Rapport 2006 sur l'état des forêts du Bassin du Congo
Le Rapport 2006 sur l'état des forêts du Bassin du Congo vient d'être publié sous l'égide du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC). Ce rapport, auquel ont participé une centaine d'experts sous la coordination de la Facilitation du PFBC et de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC), est présenté par ses auteurs, non pas comme un document scientifique au sens habituel du terme, mais comme une synthèse des informations disponibles sur l'état et l'évolution des forêts du Bassin du Congo, les menaces, les impacts de l'action humaine. Il part du constat selon lequel peu d'informations objectives sur les forêts du Bassin du Congo, qui constituent pourtant le deuxième plus grand massif de forêts tropicales denses et humides du monde après l'Amazonie, sont disponibles, ce qui rend l'exécution d'un plan d'action international concerté difficile.
L'objectif visé par le Rapport est de faire émerger une compréhension commune des défis à relever, et de servir de guide pour des approches de terrain plus concertées. Il se veut un instrument de coordination du PFBC.
Le Rapport fournit en première partie des données géophysiques sur le massif forestier, des informations synthétiques sur la faune, les populations, les approches et programmes de conservation, et l'évolution de l'exploitation industrielle. Sur ce dernier volet, le Rapport note que les superficies attribuées à l'exploitation ont considérablement augmenté au cours des dernières années, atteignant, en 2004, 49 millions d'hectares, soit 36% de la superficie des forêts de production et 27% de la superficie totale des forêts denses et humides. En Guinée Equatoriale, au Gabon et en RCA entre 77 et 93% des forêts de production ont été allouées. Cependant, on note des évolutions positives dans l'amélioration de la transparence pour l'attribution des titres d'exploitation dans certains pays. Au Cameroun par exemple, le système d'appel d'offres, qui remplace les négociations à huis clos, a été introduit. Le Rapport déplore toutefois le laxisme persistant des autorités dans l'application des lois qui peuvent avoir une implication politique.
Le Rapport traite des menaces en soulignant notamment que les dix prochaines années seront critiques du fait de l'accentuation de la pression sur les ressources provenant de la croissance démographique et de la demande mondiale. A ces facteurs s'ajoutent la corruption, les faibles capacités institutionnelles, les conflits, etc. Ces facteurs entraînent en effet la déforestation, la perte de la biodiversité.
Une partie du Rapport est consacrée aux acteurs de la gestion forestière, ainsi qu'à une analyse comparative des législations en vigueur dans les pays étudiés, sur des points spécifiques comme le statut des terres, l'implication des populations locales, la régulation du commerce des produits forestiers et de la transformation du bois. Le Rapport fournit enfin des indicateurs institutionnels et législatifs, ceux relatifs à l'exploitation industrielle du bois et de la biodiversité, ainsi que des fiches par pays.
Le Rapport couvre les pays faisant partie du PFBC : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA, RDC.
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