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Changements climatiques : il convient de se préparer dès maintenant


(Propos de spécialistes devant des commissions parlementaires des
États-Unis) (1000)

Par Lea Terhune
Rédactrice de l'USINFO

Washington - Des spécialistes éminents de l'État fédéral ont déclaré au Congrès que, vu les données dont on disposait, il était temps de consacrer des ressources suffisantes pour se préparer aux effets probables des changements climatiques.

Il importe d'élaborer dès maintenant des stratégies car « les changements climatiques sont susceptibles d'être plus importants que la capacité des systèmes naturels à s'adapter », a déclaré un chercheur de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA), M. Roger Pulwarty, à la commission des sciences et des techniques de la Chambre des représentants, le 17 avril.

Principal auteur de l'un des chapitres du rapport élaboré par le groupe de travail II du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), M. Pulwarty a déclaré que de telles stratégies exigeaient des investissements dans l'infrastructure en raison de la modification de l'utilisation des sols, des écosystèmes et des emplois causée par les changements climatiques. Il est également probable que le secteur de l'assurance serait aussi touché.

M. Pulwarty est l'un des nombreux scientifiques tant du secteur public que des universités qui ont répondu aux questions de parlementaires ces dernières semaines à la suite de la parution, le 6 avril, du rapport du GIEC intitulé « Bilan des changements climatiques : impacts, adaptation et vulnérabilité ». Selon la conclusion de ce rapport, il est très probable que les activités humaines accroissent les émissions de gaz à effet de serre et qu'elles contribuent au réchauffement de notre planète.

« Des stratégies d'adaptation et les mesures d'application dans les domaines de l'infrastructure, de l'assurance, des marchés financiers et de la gestion collective des ressources pourront être nécessaires. Il est possible d'appliquer de nombreuses stratégies d'adaptation sans engager de grandes dépenses », a-t-il dit en ajoutant que la création de partenariats en matière de recherche et de gestion qui fourniraient aux responsables des informations fiables pourrait améliorer la gestion des risques.

Pour sa part, M. Ralph Hall (représentant du Texas) a déclaré : « Les changements climatiques sont en train de devenir un des grands dossiers de la 110e législature. Ils constituent l'un des plus grands défis de notre pays (.) Des technologies énergétiques propres, bon marché et sûres constituent des objectifs à long terme. »

Le même jour, la présidente de la commission sénatoriale de l'environnement et des travaux publics, Mme Barbara Boxer, a invité des scientifiques à informer les sénateurs sur les principales questions relatives aux changements climatiques étudiées par le GIEC. Dans les mois à venir, les membres des deux chambres du Congrès vont envisager des mesures visant à atténuer les effets d'émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

À l'heure actuelle, des techniques novatrices font l'objet d'études dans le cadre du « Climate Change Technology Program » lancé par le gouvernement Bush et mis en ouvre par le ministère de l'énergie et par plus d'une dizaine d'organismes fédéraux. Parmi les techniques étudiées figurent les sources d'énergie fondées sur les combustibles fossiles et à faible émission de gaz à effet de serre, l'hydrogène, les biocarburants et des sources renouvelables telles que l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie géothermique. L'énergie nucléaire, l'énergie de fusion et les techniques de séquestration du carbone font également l'objet d'études car elles devraient permettre de réduire les émissions de gaz carbonique.

Le président Bush, qui s'est prononcé en faveur de travaux de recherche-développement relatifs aux changements climatiques peu de temps après son entrée en fonction, a annoncé en 2006, lors de son discours sur l'état de l'Union, sa volonté de réduire au cours des dix prochaines années les émissions de gaz carbonique de 20 % par rapport à ce qu'elles seraient si l'on ne faisait rien à cet effet.

Lors des travaux des deux commissions parlementaires, les scientifiques ont fait état de nombreux domaines susceptibles d'être touchés par les changements climatiques, notamment l'agriculture, l'eau et la santé publique. Ces changements risquent aussi de causer la migration de populations tant humaines qu'animales.

Scientifique de l'Institut Goddard des études spatiales de la NASA et principal auteur d'un autre chapitre du rapport du GIEC, Mme Cynthia Rosenzweig a expliqué qu'il était certain que le réchauffement dû à l'activité humaine avait une influence discernable sur de nombreux systèmes physiques et biologiques. Les conclusions de ce rapport sont issues de toute une gamme de données scientifiques provenant de l'observation des écosystèmes et des régimes climatiques dans le monde.

Les effets des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment sur le plan économique, ont été expliqués par le professeur Christopher Field, de l'université Stanford, qui est le principal auteur du chapitre relatif à l'Amérique du Nord du rapport du GIEC. Il a déclaré aux membres de la commission sénatoriale qu'il convenait de suivre de près la situation dans les zones côtières, qui comptaient un grand nombre d'habitants et d'entreprises, ainsi que dans les villes où « des îlots de chaleur urbaine rendaient les villes plus chaudes que leurs environs ».

Même en atténuant ces effets, a-t-il dit, « nous connaîtrons certaines formes de changements climatiques, et il nous faut nous préparer à nous adapter aux changements climatiques que l'on ne peut pas éviter ».

Le gouvernement Bush s'est engagé à consacrer 35 milliards de dollars à des programmes de recherche, d'aide et d'incitation dans ce domaine. Ce montant, soit 3 milliards de dollars par an depuis 2003, est supérieur à celui de tout autre pays.

De son côté, le directeur de l'Agence des États-Unis pour la protection de l'environnement, M. Stephen Johnson, a déclaré, lors d'un dialogue en ligne organisé par la Maison-Blanche le 20 avril, que les émissions de polluants avaient diminué de 10 % dans l'ensemble des États-Unis depuis 2001. Cette agence offre des informations aux entreprises et aux particuliers pour leur permettre de réduire leur contribution aux émissions de gaz carbonique.

« Les États-Unis s'orientent vers une « culture verte ». Les Américains se rendent compte que la protection de l'environnement n'est pas seulement la responsabilité de l'EPA, mais que c'est l'affaire de tout le monde. »

Source : Washington File
(Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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