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Le vrai mandat de Bali, par Pierre Radanne


Pierre Radanne est Consultant (Futur Facteur 4). Il était auparavant responsable de la prospective long terme à la Mission interministérielle de l’effet de Serre en France et Président de l’Agence française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME, 1998-2002). Il a pris part à plusieurs Conférences des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Il accompagne l'IEPF, depuis quelques années, dans ses activités relatives aux négociations internationales concernant cette Convention et notamment le régime international de gestion du climat après 2012.
C'est à ce titre qu'il a participé à la dernière session de la Conférence des Parties à la Convention (CdP-13) qui s'est tenue à Bali du 3 au 14 décembre 2007.
Il nous fait part ici, avec humour et de manière imagée, du déroulement de la CdP-13, de ses résultats et des enjeux des négociations à venir.
Les sujets abordés ici sont néanmoins traités avec beaucoup de clairvoyance et de sérieux, et leur dimension "dramatique" nous apparaît très réelle.
Il attire notamment notre attention sur la gravité des questions politiques liées au climat, qui ont, jusqu'ici, été très peu pris en compte dans les négociations, comme on peut le voir dans l'extrait ci-dessous.

« Le changement climatique pose des questions politiques majeures et inédites dans l’histoire humaine. Il est donc évident que la négociation engagée va être extrêmement difficile. Sa réussite va devoir transformer profondément les relations internationales, le système économique et les modes de vie.
- C’est d’abord la première question planétaire dont la solution exige la solidarité de tous les pays puisque les émissions d’une zone du monde modifient le climat sur l’ensemble de la planète. Il ne pourra pas y avoir une restabilisation du climat sans notamment une action solidaire et rapide de l’Europe, de l’Amérique du Nord et les grands pays émergents.
- Cela va rendre de plus en plus nécessaire également une relance du dialogue nord-sud avec un renforcement de l’aide au développement et des coopérations bilatérales et multilatérales, car la proportion des émissions des pays en développement ira croissante.
- A un mouvement généralisé de dérégulation de l’économie va devoir succéder un mouvement de rerégulation, ce que préfigure les mécanismes de Kyoto. Cela va s’exprimer par une réhabilitation de la prospective, de la planification, de la coordination des efforts de recherche et de la fiscalité.
- L’adhésion de chaque être humain va devoir être recherchée car les comportements les plus quotidiens vont devoir être transformés, à commencer dans les pays industrialisés. Cela rend nécessaire des procédures démocratiques d’élaboration et de mise en œuvre des politiques nationales et locales de lutte contre le changement climatique qui associent largement les populations concernées.
- Le respect impératif des engagements par les pays pour garantir une équité de répartition des efforts va rendre nécessaire l’instauration d’un système de sanctions proportionnées et donc de nature économique et reliée à l’Organisation Mondiale du Commerce.
On peut ainsi mesurer à quel point la Convention de Rio et le Protocole de Kyoto ne constituent que les premiers pas timides sur le chemin de ces transformations profondes qui marqueront ce siècle. La question du changement climatique constitue la première question politique totale puisqu’elle exige une prise en charge qui va de toute la planète à chacune des personnes. »

L'article complet de Pierre Radanne est accessible par le lien ci-dessous.

[IEPF]
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