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Un programme de recherche colossal pour la capture du CO2 en Norvège


Un programme de développement de plus de 300 millions de NOK se met en route en Norvège dans le but de mettre au point une technologie plus rentable pour la capture du dioxyde de carbone. Ce projet est l'un des plus importants de ce genre à l'heure actuelle.

SINTEF, institut de recherche indépendant, l'Université Norvégienne de Sciences et de Technologie (NTNU) et Aker Clean Carbon, entreprise de technologies industrielles, ont signé un accord le 14 août établissant le cadre du programme SOLVit, un programme de science et développement de 8 ans pour un coût total de 317 millions de couronnes norvégiennes. Gassnova SF - entreprise publique, organe du gouvernement norvégien pour la gestion du CO2 (capture, transport, injection et stockage) - a approuvé un financement de 34 millions de NOK pour la première phase du projet qui court jusqu'à fin 2010.

L'accord concerne les processus chimiques de capture du CO2 provenant des industries du secteur secondaire et des émissions des centrales à charbon et à gaz. Il est estimé que les 4000 plus grandes installations dédiées à ces domaines comptent pour environ 40% des émissions totales de CO2 dues à l'activité humaine. Le programme SOLVit a pour but d'élaborer des procédés et des produits chimiques plus efficaces et plus rentables afin de gérer les émissions de CO2 provenant de ces installations. Des entreprises de production d'énergie du monde entier ont été invitées à contribuer au programme. Elles fourniront des données utiles du point de vue de l'opérateur de l'installation. "SOLVit aidera SINTEF et NTNU à consolider leur place de groupe scientifique prééminent en Europe pour la gestion du CO2. Le programme inclut la construction d'un grand laboratoire qui renforcera notre position dans l'arène internationale et dans la course au financement de la recherche scientifique de la part d'institutions telles que l'Union Européenne", assure Mme Unni Steinsmo, PDG de SINTEF. "Les résultats des recherches effectuées dans le nouveau laboratoire de Trondheim seront expérimentés dans des centres d'essai et, nous l'espérons également, dans des installations à l'échelle dès la première phase du programme. Cela rend SOLVit encore plus intéressant", poursuit-elle.

Aker Clean Carbon est fortement impliqué dans la bataille pour l'attribution des projets de capture du CO2 en Norvège et au Royaume-Uni. Jan Roger Bjerkestrand, PDG d'Aker Clean Carbon, pense que la coopération scientifique approfondie dans le cadre de SOLVit afin de développer des procédés chimiques plus efficaces et moins coûteux en énergie pour les processus de capture et de purification renforcera considérablement la position de l'entreprise dans cette compétition. Aker Clean Carbon et SINTEF ont développé de concert de nombreuses solutions chimiques basées sur les amines, des composés chimiques ayant la capacité de purifier le CO2. Une de ces solutions est déjà prête à être utilisée. La phase 1 de SOLVit sera utilisée pour tester les autres solutions d'amines en développement chez Aker Clean Carbon et SINTEF. "Nous avons un objectif précis qui est de réduire de manière significative le coût de la capture et de la purification du CO2. Dans les phases 2 et 3 de SOLVit, les parties vont essayer d'intégrer les nouveaux éléments et solutions chimiques dans le but de faire baisser ces coûts. L'objectif est d'arriver à la mise en place d'un processus de capture du CO2 qui peut fonctionner avec la moitié de la consommation d'énergie des processus actuellement utilisés", dit M. Bjerkestrand.

Le programme comprend également la construction d'un nouveau laboratoire qui sera situé à deux pas du laboratoire des systèmes polyphasés de SINTEF dans le quartier de Tiller à Trondheim, pour un coût total de 42 millions de NOK. SINTEF participera à hauteur de 25 millions de NOK à cet investissement. Ce laboratoire sera un centre d'essais unique pour les projets pilotes, avec une tour haute de 30 mètres et une colonne de traitement atteignant 25 mètres, ce qui correspond à la hauteur requise pour les installations industrielles à l'échelle. Il sera également mis à disposition de clients et partenaires de SINTEF, tant nationaux qu'internationaux.

Le programme SOLVit intégrera également l'expérimentation de produits chimiques et de processus dans une structure mobile de capture ayant été développée par Aker Clean Carbon qui est actuellement en construction à Aker Verdal. Celle-ci sera assez grande pour traiter une bonne partie des émissions actuelles provenant des centrales électriques et des sites industriels sur une période de plusieurs mois. SINTEF et NTNU ont déjà aménagé des laboratoires pour des tests de capture du CO2 à échelle réduite. Cela signifie que la Norvège sera parmi les seuls pays possédant un éventail complet d'installations consacrées à ce domaine, des tests en laboratoire jusqu'à la conduite d'expériences à une échelle semi-industrielle.

SOLVit représente en outre un bon support pour la science et l'éducation. En s'appuyant sur ce programme, NTNU engagera six doctorants et dix étudiants de master dans le domaine de la capture du CO2. "SOLVit contribuera de manière importante à la formation d'experts hautement qualifiés, pour lesquels il y a une forte demande. La combinaison de l'éducation et du développement industriel dans ce projet est très intéressante et représente un défi passionnant", affirme Torbjørn Digernes, le recteur de NTNU.


Source :

BE Norvège numéro 81 (15/09/2008) - Ambassade de France en Norvège / ADIT

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