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Alerte : exploitation mondiale des travailleuses domestiques

   

" Aujourd'hui, les femmes ont politisé l'espace et les hommes en tant que "fournisseurs" n'existent plus. Ils sont au chômage, les familles prennent des formes de plus en plus variées et les femmes se sentent bien plus dignes de droits qu'avant ". Telle est la réflexion d'une militante féministe péruvienne, Virginia Vargas, sur l'impact de la mondialisation croissante sur la perception des femmes et des familles. Comme de plus en plus les membres de la famille en particulier des hommes chefs de famille sont licenciés en raison de la privatisation et de la déréglementation, le rôle des femmes devient multiple et plus lourd. Un symptôme de ce phénomène est la concentration croissante des femmes dans les travaux domestiques à la maison et en dehors. Cette analyse a fait surface au cours de la conférence "Les travailleur-es domestiques sont des travailleur-es : travail décent pour tou-tes ", organisé par le Comité pour les femmes d'Asie (TCA), du 26 au 27 août 2008 à Bangkok, en Thaïlande. 


Un participant, le Visayan Forum Foundation Inc (VFF) a présenté ses conclusions alarmantes sur le travail domestique en Inde, en Indonésie, au Népal et aux Philippines : 90% des 20 millions de travailleurs domestiques indiens estimés sont des filles et des femmes, de 12 à 75 ans. Sur 2,6 millions de travailleurs domestiques en Indonésie, 688000 sont des enfants de moins de 18 ans. 
68% des 150000 travailleurs domestiques au Népal sont des femmes, 70% ont moins de 18 ans. Enfin, 9 travailleurs domestiques philippins sur 10 sont des femmes, dont 60% ont entre 15 et 24 ans.
Toutes les participantes ont cité la pauvreté comme le principal moteur de leur implication dans le travail domestique - certaines citent la servitude pour dettes, le problème des sans-abri en milieu urbain, l'insurrection et les conflits et les problèmes familiaux. Alors que leur situation économique et la mobilité sociale ne peuvent guère être garanties, beaucoup connaissent des bas salaires, de longues heures de travail non rémunérées, et le manque de santé et de sécurité. D'autres ont subi des agressions verbale, physique et sexuelle. D'autres encore sont devenues des sujets de la traite. 

En réponse à la demande croissante pour une plus grande protection des travailleuses domestiques à l'étranger et localement, la Conférence internationale du Travail (OIT) envisage une convention consacrée au travail domestique. Sa récente enquête a validé que les travailleuses domestiques sont " particulièrement dépourvues de protection juridique et sociale, sont l'objet d'exploitation, et leurs intérêts légitimes et bien-être sont négligé dans la plupart des pays. "



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