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La NASA et Cisco coopèrent pour intégrer les données climatiques dans l'Internet


Par Cheryl Pellerin
Rédactrice

Washington - Chaque jour, sur terre et dans l'espace, des millions de capteurs électroniques amassent d'énormes quantités de données sur les relations entre les phénomènes naturels de la planète - terre, air, eau et vie. Ce sont ces données qui sont nécessaires pour réagir aux complexités du changement climatique et pour transformer l'économie mondiale de façon qu'elle émette moins de gaz carbonique. Mais rassembler ces données ne constitue que le premier pas.

Les étapes suivantes, à peine possibles étant donné l'état actuel de la technologie informatique, consisteraient, entre autres, à intégrer les données obtenues par les instruments déployés sur terre, dans l'atmosphère et dans l'espace, à des modèles informatisés du climat, des écosystèmes et des organismes biologiques, puis de les analyser, de les disséminer et de les appliquer aux besoins des pays et des collectivités.

Lors du Symposium d'action des États-Unis sur le climat tenu le 3 mars à Washington, l'Agence spatiale des États-Unis (NASA) et la société Cisco Systems ont annoncé la création d'un projet conjoint recherche-développement pour mettre au point un tel système d'intégration de données sur le climat, baptisé " Peau planétaire ".

Basée aux États-Unis, la société technologique Cisco Systems met au point et vend des réseaux informatiques et de communications et les services afférents.

Au cours des prochaines années, selon un communiqué publié par Cisco Systems, la " peau planétaire " offrira un forum commun pour intégrer les différentes données, créer des modèles économiques et de risques écologiques, établir des réseaux de traitement des données et de communications, et mettre au point des outils de visualisation et de collaboration.

" Nous cherchons à convertir les données géophysiques et biologiques en informations qui puissent être utilisées par les décideurs politiques et les responsables de la gestion des ressources ", a dit à America.gov Steve Hipskind, chef de la division Sciences de la terre au centre de recherches Ames de la NASA.

" Nous n'envisageons pas Cisco ou la NASA comme étant chargés du fonctionnement de la "peau planétaire" ", a indiqué à America.gov Juan Carlos Castilla-Rubio, directeur des pratiques sur le changement climatique au Groupe stratégie et innovation de Cisco Systems. " Nous nous concentrons sur l'aspect recherche-développement, l'aspect technique, et dans l'avenir, nous espérons que ces compétences pourront être reproduites et qu'elles le seront à l'échelle mondiale. "

La compagnie Cisco Systems ouvre sur ce projet de concert avec les Nations unies, des banques de développement multilatérales, des entreprises, des administrations gouvernementales d'aide à l'étranger, des universités, des groupes de conseil politique, des organisations non gouvernementales et des fondations.

Un système de systèmes

D'autres initiatives sont en cours pour intégrer un vaste éventail de données maritimes, atmosphériques, aériennes et spatiales amassées dans le monde entier.

Le plus grand programme international dans ce cadre est le GEOSS, ou Système mondial de systèmes d'observation de la Terre, un projet sur 10 ans, lancé en 2005, pour intégrer les données collectées par des réseaux d'observation des phénomènes terrestres établis à travers le monde et pour disséminer ces informations aux décideurs et autres personnes chargées de les utiliser.

Plus de 70 pays participent à ce partenariat pour y incorporer les capteurs - déjà installés ou nouveaux - à une infrastructure publique internationale qui produira des informations environnementales complètes et pertinentes.

Le Groupe intergouvernemental sur l'observation de la Terre - une organisation bénévole de 72 gouvernements, de la Commission européenne et de 46 organisations intergouvernementales, internationales et régionales - coordonne les travaux du GEOSS.

" L'une des choses que nous essayons d'accomplir avec le projet " Peau planétaire " est d'avancer au niveau des liens qui doivent être établis entre les divers éléments du système de systèmes ", a souligné M. Lipskind.

Réduction des risques et adaptation

Au Forum économique mondial 2009, les hauts représentants des secteurs public et privé ont énoncé trois conditions nécessaires pour atténuer l'impact des changements climatiques et pour s'y adapter.

1. Les pays doivent établir pour les émissions de CO2 des niveaux-plafonds impliquant l'imposition de coûts sur ces émissions.

2. Les pays industrialisés et en développement devront fournir un financement prévisible, durable et à grande échelle, à hauteur de 350 à 450 milliards de dollars, pour les stratégies d'atténuation et d'adaptation.

3. Un dispositif considéré comme fiable par la communauté internationale doit être créé pour mesurer les émissions de CO2 et pour disséminer et vérifier ces évaluations.

" Le jour où le prix du carbone sera mondialement coté n'est pas encore arrivé mais il n'est probablement pas très loin ", a dit Todd Stern, l'envoyé spécial des États-Unis pour les changements climatiques aux participants du symposium lors de son discours d'ouverture. " Cela accomplirait deux objectifs : offrir une mesure d'incitation contraire à l'actuelle qui est de s'accrocher aux sources d'énergie productrices d'énormes émissions de gaz à effet de serre, et créer la possibilité d'avoir le flux de financements importants qui sont nécessaires. "

Selon les termes de l'accord qu'ils ont conclu, la NASA et Cisco Systems mettront au point, en collaboration, la " peau planétaire " sous forme d'une plateforme sur la Toile, mettant les données climatiques à la disposition du public, des gouvernements et des entreprises.

" Quand nous parlons de collaboration internationale dans le cadre de laquelle tous les pays doivent s'acquitter de leur propre obligation au niveau de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique, nous devons être tous en mesure de surveiller et de vérifier les émissions de CO2 ", a souligné M. Castilla-Rubio.

La peau planétaire, dit-il, contribuera à remplir cette condition.

La NASA et la société Cisco Sytems lancera la " Peau planétaire " sous la forme de projets-pilotes, dont l'un est intitulé " Peau de forêts tropicales " et qui sera mis en ouvre en 2010 sous forme de prototype. Selon les experts scientifiques, la destruction des forêts tropicales ajoute aux émissions de carbone dans l'atmosphère et les y retient, contribuant au réchauffement planétaire.

Cette initiative ciblera le déboisement des forêts tropicales dans le monde entier et examinera les moyens d'intégrer un réseau général de capteurs pour surveiller cette situation. Le projet évaluera également les différentes façons d'enregistrer, d'analyser et de disséminer les informations sur les changements des quantités de CO2 dans les forêts tropicales.

Entre-temps, souligne M. Lipscomb, " il y a encore beaucoup de recherches à mener. "

Obtenir des prévisions régionales et locales sur la base du modèle de circulation planétaire - à savoir une formule mathématique sur la circulation des courants atmosphériques et océanographiques - et relier ces informations grâce aux outils créés par le centre Ames de la NASA pour collecter les données biologiques et écologiques, tout cela " exigera des capacités informatiques bien supérieures à celles qui sont actuellement disponibles ", a ajouté M. Lipsomb.

Source :  Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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