De la convention contre le phylloxéra signée à Berne en 1878 à la convention internationale pour la protection des plantes de 1929, de nombreux pays négocient et ratifient une série d'accords internationaux pour prévenir la propagation à l'échelle mondiale de maladies des plantes et d'insectes nuisibles aux cultures, et soulager ainsi les agricultures nationales. L'adoption de ces conventions paraît être le point culminant de l'intégration de trois processus d'internationalisation.
En effet, l'intensification du commerce international, "l'unification microbienne" du monde et l'internationalisme scientifique au cours de la période étudiée suggèrent que les conventions phytopathologiques incarnent la fusion d'une communauté internationale économique, biotique et scientifique. Il nous apparaît toutefois que c'est d'abord et avant tout un ordre bio-géopolitique qui se matérialise, un ordre où des phytopathologistes et des entomologistes de l'Empire britannique et des États-Unis remettent en question "l'internationalisme" des spécificités environnementales et économiques de l'agriculture européenne continentale incarnées dans les conventions internationales.
Dans cet article, l'auteur analyse les modalités de mise en forme de ces entités bio-géopolitiques et les controverses et négociations entourant l'élaboration des conventions phytopathologiques internationales sous l'égide de l'Institut international d'agriculture en 1914 et 1929.
La publication en ligne de cet article est prévue pour novembre 2009.
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