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Ouverture de la session plénaire de l'AWG-LCA


Questions d'organisations: Le président de l'AWG-LCA, Michael Zammit Cutajar (Malte), a ouvert l'AWG-LCA 8 en rappelant aux parties que cette session doit conclure ses travaux à Copenhague. Les Parties ont adopté l'ordre du jour et se sont accordés sur l'organisation des travaux. (FCCC/KP/AWG/2009/15 et 16).

Le temps n'est plus aux fonds vides et aux " talkshows ", il faut désormais parvenir à un véritable accord. Le président considère le sommet " too big too fail ".

Action concertée à long terme: Le Président Zammit Cutajar a fait état du rapport de l'AWG-LCA 7 (FCCC/AWGLCA/2009/14), qui compile les derniers documents officieux portant sur chacun des éléments examinés dans le cadre de cet article de l'ordre du jour. Concernant l'organisation des séances, il a indiqué que le groupe de contact commencerait à travailler le 8 décembre et des comités de rédaction seraient constitués afin de produire des textes d'accord sur l'ensemble des éléments du BAP, en utilisant les documents officieux comme point de départ.


Déclarations liminaires:

Le Soudan pour le groupe de G77 et la Chine a expliqué que la volonté des pays industrialisés de demander des réductions d'émissions aux pays en développement était inacceptable. Il a également précisé que le système financier existant ne suffisait pas pour lutter contre le réchauffement climatique.

Grenade, au nom de Petits États Insulaires en développement (PEID - AOSIS), a soutenu la déclaration du G77 et la Chine et a spécifié que le résultat de la CdP 15 dépendrait surtout d'une volonté politique et qu'il était encore possible d'atteindre un accord ambitieux et contraignant.

L'Australie, pour le groupe Parapluie, a confirmé leur soutien à la lutte pour limiter le réchauffement climatique à 2 degré, qui passera par 10 milliards par en disponibilité d'ici 2012 et de renforcer les actions MNV.

Le Lesotho, au nom des pays les moins avancés, réaffirme que la priorité doit aller à l'adaptation.

La Suède, qui a la présidence de l'Union Européenne, a déclaré la volonté politique de l'UE de travailler pour parvenir à un véritable accord. Elle a insisté que 100 milliards d'euros par an seraient nécessaires d'ici 2020.

La Suisse, au nom du groupe de l'Intégrité Environnementale a répété son idée d'une taxe globale de CO2 et son soutien pour le Green Fund mexicain.

L'Algérie, pour le groupe africain, a mis l'accent sur l'adaptation et les finances et a déclaré que l'AWG-LCA devait établir pour les pays industrialisés non-Parties au Protocole de Kyoto des engagements comparables à ceux pris par d'autres pays industrialisés dans le cadre du Protocole de Kyoto, dans la deuxième période d'engagement.

Cuba, au nom de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, veut que la dette climatique historique soit reconnue.

Le Costa Rica s'est exprimé au nom des pays appartenant au Système d'Intégration d'Amérique Centrale (Belize, Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama et République dominicaine). Le délégué a appelé à un résultat qui soit en conformité avec la CCNUCC et le Protocole de Kyoto, et a exhorté les pays industrialisés à faire montre de leadership.

Les déclarations liminaires des groupes régionaux ont été suivies par les déclarations des pays.

La Tanzanie a demandé pour une structure de gouvernance transparente et inclusive. La Biélorussie a souligné que les économies en transition avaient aussi besoin de transfert de technologies. La Guyane a souligné que les domaines tels que l'adaptation, la technologie et la REDD+ offraient de forts potentiels pour l'action précoce. Le Kirghizstan et le Tadjikistan ont souligné l'importance du traitement de la question des écosystèmes montagneux. La France a expliqué que les pays les plus pauvres et les plus vulnérables subissent déjà les impacts du changement climatique. Elle demande au moins 30 milliards de plus par an pour la lutte contre la désertification et pour l'adaptation. La Fédération de la Russie a demandé un accord unique regroupant les deux processus LCA et KP et la Norvège a regretté qu'il n'y ait plus un accord complet. Le Guatemala a réclamé la justice environnementale et une compensation de la dette historique des pays développés. L'Inde a insisté que les pays en voie de développement faisaient beaucoup dans leurs propres pays, souvent plus que les pays développés. Le Pakistan a ensuite declaré que l'accord devrait être transparent, et inclure sans hiérarchie tous les pays.

Les États-Unis ont parlé de leurs annonces récentes concernant leur nouvel objectif de réduction de leurs émissions, de l'ordre de 17% au-dessous des niveaux de 2005 d'ici 2020, avec une trajectoire menant à 42% de réduction d'ici 2030, pour atteindre l'objectif de 83% en 2050. Le délégué a également souligné l'importance d'avoir des rapports réguliers et une évaluation internationale de toutes les Parties.

Le Pérou a indiqué qu'il ne pouvait pas accepter des mesures trop petites et qu'il fallait, dans les dix ans à venir, être sobre en carbone. La Bolivie a dénoncé le capitalisme comme origine du problème et demandé une reconnaissance des droits de la " Madre Terre ", la nature. L'Arabie Saoudite a souligné la nécessité d'un prompt start.


Appelant à des négociations ouvertes, transparentes et intégratives, le Nigeria a indiqué que l'absence de progrès dans le cadre de l'AWG-LCA est due à "une méfiance profonde et un manque de foi dans le processus de négociation." Le Bangladesh a souligné le besoin de s'entendre sur un fonds de démarrage rapide, et a précisé qu'un instrument juridiquement contraignant doit être le but à atteindre. Le délégué des îles Salomon a souligné que l'échec n'est pas une option, à Copenhague.

Le délégué du Japon a fait part de sa volonté de parvenir, à Copenhague, à un accord substantiel qui, a-t-il précisé, devrait être traduit en un traité juridiquement contraignant, dès que possible en 2010.

L'organisation maritime internationale a présenté ses travaux sur la réglementation des émissions provenant des transports maritimes. L'organisation de l'aviation civile internationale a décrit un programme d'action comportant un objectif global d'une amélioration annuelle de 2% de l'efficacité du carburant, d'ici 2050, et un cadre pour des mesures fondées sur le marché. La fédération internationale de la croix-rouge du et croissant-rouge a déclaré que l'accord doit venir aider les populations les plus pauvres et les plus vulnérables et aider les autorités nationales à mettre en oeuvre des mesures d'adaptation rapide.

La chambre internationale du commerce a mis l'accent sur les mesures devant être prises par les entreprises dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, en particulier, à travers des mécanismes de marché, et a demandé des mécanismes permettant de s'assurer que les investissements dans l'atténuation sont sûrs.

Le Réseau international d'action climatique a plaidé en faveur d'un accord juridiquement contraignant équitable et ambitieux. L'organisation Climat Justice Now a souligné que le problème du changement climatique ne serait pas résolu par un accord négocié à huis clos. L'instance internationale des peuples autochtones sur les changements climatiques a appelé à l'intégration des normes internationales relatives aux droits de l'Homme dans le cadre de l'AWG-LCA et, en particulier, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. L'organisation villes et collectivités locales unies a souligné qu'aucun pays ne serait en mesure d'honorer ses engagements sans l'appui des autorités locales.

L'organisation parité des genres a souligné l'importance d'une pleine intégration de la perspective féminine pour donner lieu à une action sur l'ensemble des aspects du changement climatique. La confédération syndicale internationale a affirmé que des politiques gouvernementales audacieuses pour favoriser des innovations et des industries respectueuses du climat, pourraient créer des millions de nouveaux emplois. La coalition des jeunes australiens pour le climat a déclaré que les jeunes sont en train de mobiliser le soutien de millions de personnes pour un instrument juridiquement contraignant, juste et adéquat et a souligné que la survie n'est pas négociable.

Ce compte rendu est fait à partir des extraits du Bulletin Négociations de la Terre et des propres Notes.

Nina Treu, IDDRI, pour l'IEPF
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