Comme premier intervenant, Madame Lykke Friis, ministre de l'énergie et du climat du Danemark, a souligné que le message le plus important du rapport est que nous pouvons encore limiter le réchauffement climatique à 2°C, mais qu'il faudrait agir maintenant. Chaque année de délais va créer de coûts supplémentaires de cinq milliards de dollars entre 2010 et 2030 dans le secteur énergétique. Reconnaître que " Time is money " devrait donc inciter les négociateurs à trouver un accord.
Ensuite, Monsieur Nobuo Tanaka, Directeur exécutif de l'AIE, a présenté les résultats les plus importants du rapport. Dans le scénario de référence, " business as usual ", les ressources fossiles comptent pour 77% de l'augmentation mondiale en demande d'énergie primaire entre 2007 et 2030. Les États non-OCDE sont ceux qui vont le plus augmenter leurs consommations de charbon, pétrole et gaz. Ce scénario pourrait être contourné si le monde agissait maintenant. De ce fait, les questions de sécurité énergétique et du réchauffement climatique devraient être adressées ensemble. Le problème est qu'il y a encore beaucoup de ressources fossiles sous terre, mais il manque de financement pour les extraire et des moyens de le faire d'une façon non-nuisible pour l'environnement. Pour réaliser le scénario de 450 ppm, il faut combiner une approche pragmatique, des mesures déjà mises en place et des mesures de " cap and trade ". Dans le scénario de référence, les ressources fossiles compteraient encore pour environ deux tiers de la consommation mondiale en 2030. Avec de larges investissements dans le secteur énergétique, il serait possible que deux tiers de l'offre énergétique proviennent des ressources renouvelables, du nucléaire et des centrales du charbon avec une séquestration du carbone (CCS). M. Tanaka a souligné que, selon l'AIE, toutes les sources énergétiques devront êtres utilisées pour assurer l'approvisionnement. Dans le scénario 450 ppm, l'atténuation des gaz à effet de serre de 3,8 gigatonnes d'ici 2020 serait distribuée de la façon suivante: 65% serait dues à une l'amélioration de l'efficacité énergétique, 19% à l'utilisation des énergies renouvelables, 13% au nucléaire et 3% au CCS. D'ici 2030, 13,5 gigatonnes pourraient être économisées, dont 57% dues à l'efficacité énergétique, 23% aux énergies renouvelables, 10% au nucléaire et 10% au CCS. M. Tanaka a conclu en disant qu'il restait prudent, mais optimiste et qu'un changement d'énergie serait possible.
Madame Gro Harlem Brundlandt, politicienne norvégienne, éditrice du fameux " Brundlandt Rapport " sur le développement durable et maintenant " UN special envoy on climate change ", en suite souligné le besoin d'urgence d'action. La question énergétique est un facteur clé pour le réchauffement climatique, mais malheureusement, une grande partie des politiciens n'est pas encore consciente qu'il faut mieux agir maintenant que plus tard. Elle a insisté qu'il fallait être réaliste et accepter qu'on ne pouvait pas abandonner la phase fossile d'un jour à l'autre.
Après, Prof. Dr. Ottmar Edenhofer de l'Institut de Potsdam sur la recherche des conséquences climatiques (PIK) et vice-président du GIEC a fait quelques remarques sur le rapport. Il a expliqué que c'était la première fois qu'un membre du GIEC pouvait officiellement commenter le " World Energy Outlook " et qu'il appréciait cette possibilité et le fait que le rapport ait développé un scénario 450ppm. Selon lui, le problème du réchauffement climatique est, simplement dit, qu'on possède des ressources abondantes mais que la place dans l'atmosphère pour déposer leurs émissions est limitée. Il a appuyé sur l'efficacité énergétique comme " low-hanging fruit " pour éviter le réchauffement climatique à court terme autant qu'à long terme. Selon lui, un grande risque est le prix élevé du pétrole parce qu'il rend le charbon très compétitif - au lieu de détourner cette ressource d'énergie, on vit actuellement une renaissance de l'âge du charbon. Le CCS pourrait être une possibilité de limiter l'effet nuisible du charbon, mais M. Edenhofer a souligné que cette technologie n'est pas encore développée et qu'il faudrait surtout investir dans d'autres moyens énergétiques plus propres.
Comme dernier intervenant, M. Rick Dake des États-Unis, a montré les efforts de son pays dans le domaine climatique. Il a souligné l'importance des décisions du forum des économies majeurs (Major Economies Forum) et leur déclaration de Copenhague de lundi, 14 décembre. Ces économies sont prêtes à investir largement dans le secteur énergétique et d'augmenter les moyens de la recherche et du développement (R&D).
Les participants n'avaient pas beaucoup de questions, donc l'activité parallèle s'est ajournée plus tôt que prévu.
Nina Treu, IDDRI, pour l'IEPF
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