Par Bridget Hunter
Rédactrice
Washington - Cinq rhinocéros noirs d'Afrique (diceros bicornis michaeli), espèce menacée d'extinction, ont été ramenés au Parc national du Serengeti dans le cadre d'une initiative ambitieuse visant à renforcer la viabilité de la population de rhinocéros de la Tanzanie.
Leur livraison par avion, le 21 mai, et les vols futurs visant à livrer d'autres animaux de cette espèce au Parc national du Serengeti sont parrainés par la Fondation nationale des poissons et de la nature (NFWF), par la Fondation Nduna et par le programme Nature sans frontières du Services des eaux et forêts des États-Unis (USFWS).
L'arrivée sains et saufs des rhinocéros représente un succès remarquable en matière de protection de ces mammifères et de coopération entre les États, affirme l'USFWS. Au cours des deux prochaines années, 32 rhinocéros noirs d'Afrique seront rapatriés dans le cadre du " Projet de rapatriement du rhinocéros ", doublant ainsi la population actuelle du rhinocéros dans cette région.
" Le projet de rapatriement du rhinocéros dans le Serengeti est une collaboration sans précédent entre les pays d'Afrique et les États-Unis d'Amérique, pour le bien de la conservation ", , a déclaré Michelle Gadd, coordonnatrice du programme de conservation des rhinocéros à l'USFWS, à America.gov le 11 juin. " À une époque où tant d'espèces sont menacées, il est extraordinaire d'assister à un tel repeuplement. "
Le projet vise à rétablir la biodiversité dans le nord de la Tanzanie en doublant la population existante de rhinocéros noirs dans le Serengeti et en rétablissant les liens entre les populations de rhinocéros situées en Tanzanie et au Kenya. Ce projet est l'aboutissement de plusieurs années de travail de la Société zoologique de Francfort, des Parcs nationaux de la Tanzanie, du Fonds Singita Grumeti et des gouvernements de Tanzanie et d'Afrique du Sud.
Au cours du siècle dernier, la population de rhinocéros noirs d'Afrique a chuté de plus de 90 % pour se réduire à seulement 2.300 individus à l'état sauvage. Les efforts concertés visant à améliorer la sécurité dans les zones d'habitat ont permis la remontée de certaines populations, mais le rhinocéros reste une espèce très menacée.
À l'heure actuelle, trois sous-espèces de rhinocéros noir figurent sur la " liste rouge " des espèces gravement menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; l'une, la sous-espèce de l'ouest, aurait même disparu. Moins de 700 rhinocéros noirs se trouvent dans leur habitat naturel, le Kenya en hébergeant 600 et la Tanzanie moins de 100.
L'UICN, qui se décrit comme " le réseau environnemental le plus ancien et le plus étendu du monde ", comprend plus de mille organismes gouvernementaux et organisations non gouvernementales. Elle fait appel à l'expertise de près de 11.000 scientifiques bénévoles de plus de 160 pays.
Sa " Liste rouge des espèces menacées " présente la situation en matière de taxinomie, de conservation et de distribution de plantes et d'animaux que l'on a étudiés à l'échelle mondiale afin d'en déterminer le risque relatif d'extinction, et émet des avis sur la faune et la flore qui sont exposées à de graves risques de disparition.
Le long retour aux sources
Les 32 rhinocéros noirs destinés au parc national du Serengeti sont des descendants d'animaux qui ont été récupérés du Kenya et d'Afrique du Sud à la fin des années 1960. D'abord installés dans les bois des parcs nationaux, ils ont été vendus à des propriétaires privés vers le milieu des années 1990. Pendant ce temps, en Tanzanie, le braconnage faisait des ravages dans les populations indigènes de rhinocéros noirs.
Depuis quelques décennies, le renforcement de la sécurité dans les domaines publics et privés a aidé le rhinocéros noir à revenir dans certaines parties d'Afrique de l'Est. Pour préparer l'accueil des rhinocéros, le Parc national du Serengeti a renforcé la sécurité dans l'ensemble de son territoire et a créé une force de protection des rhinocéros entraînée à protéger ces animaux ainsi que leur habitat pour les années à venir.
Les rapports des vétérinaires qui soignent les rhinocéros rapatriés indiquent que les animaux s'adaptent bien à leur nouvel habitat du Serengeti, selon l'USFWS. Les cinq rhinocéros boivent de l'eau et commencent à se nourrir de la végétation locale, conditions qui doivent être remplies avant qu'on les relâche de leurs enclos temporaires.
Le retour de ces rhinocéros est un événement marquant dans la conservation des ressources naturelles de la Tanzanie étant donné que la remontée des populations de rhinocéros contribuera à rétablir l'une des espèces les plus prisées du Serengeti et aidera à maintenir le nord de la Tanzanie comme destination touristique où on pourra admirer toute la richesse de sa flore et de sa faune indigènes.
Le programme de rapatriement du rhinocéros entre dans le cadre d'un effort à plus long terme de conservation du Serengeti, effort que les États-Unis sont fiers de soutenir.
" Nous sommes ravis d'avoir pu appuyer les années de préparation qui ont rendu ce transfert d'habitat possible ", a affirmé Mme Gadd. " Nous félicitons chaleureusement nos partenaires d'avoir pu réaliser un tel exploit. Le public américain peut constater avec fierté que notre modeste don a permis le retour d'une espèce gravement menacée dans son habitat naturel. "
Source : "America.Gov" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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