Des fours à bois plus efficaces pour préserver les ressources en bois au Cambodge et au Maroc, des maisons bioclimatiques dans l'Himalaya indien, et en Afghanistan, pour limiter la consommation d'énergie : si la reforestation tient souvent la vedette quand on parle de compensation carbone, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. Aujourd'hui, plusieurs programmes proposent aux entreprises, aux institutions et aux particuliers de devenir volontairement des " pollueurs-payeurs " en finançant des projets d'efficacité énergétique. Parmi ces acteurs, on trouve, GoodPlanet, la fondation de Yann Arthus-Bertrand, la société Climat Mundi, ou encore le Geres, (Groupe énergie renouvelables, environnement, solidarité) une ONG basée à Aubagne, qui a lancé le premier programme de compensation carbone volontaire en France, en 2004.
La compensation carbone, comment ça marche ?A priori, rien de bien compliqué : on commence par faire un " bilan carbone ", c'est-à-dire un état des lieux permettant de déterminer le nombre de tonnes de CO2 que l'activité d'une structure donnée a généré (certains sites proposent d'ailleurs de le faire directement en ligne, mais il peut aussi être réalisé par un bureau d'étude spécialisé). Compenser, c'est ensuite donner une valeur marchande aux tonnes de gaz à effet de serre émises (les fameux " crédits carbone "), somme qui sera ensuite investie dans des projets d'efficacité énergétique. Cependant, " la première chose à faire est d'essayer de réduire ses émissions, rappelle Thomas Mansouri, chargé de communication du Geres. L'achat de " crédits carbone " ne doit intervenir que dans un deuxième temps, pour compenser ce que l'on n'a pas pu réduire, et ne doit pas se substituer à une réflexion sur la limitation de son impact sur l'environnement." Cette démarche est souvent l'occasion d'affirmer son engagement dans la lutte contre le changement climatique, mais peut aussi relever de l'aide au développement.
Financer des projets d'efficacité énergétique dans les pays du SudCar la compensation carbone, c'est aussi de la " solidarité climatique ", puisque ce sont souvent les pays du Nord qui achètent des crédits carbone permettant de financer des projets de réduction de gaz à effet de serre ou de " séquestration de CO2 " dans les pays du Sud. En fait, la compensation repose sur la " neutralité géographique " : on part du principe que les gaz à effet de serre ont un impact sur le changement climatique, quel que soit le lieu où ils sont émis. Donc ce qui est émis au Nord peut être économisé au Sud, surtout que ces populations apparaissent comme les plus touchées par le changement climatique.
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