Au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), du Groupe des pays en développement de l'Asie-Pacifique et des Pays mégadivers de même avis, le représentant du Brésil s'est montré favorable à l'adoption d'un Protocole sur l'APA qui inclurait les dérivées, avec des mesures d'application très fermes. "Parler du Plan Stratégique et de la mobilisation des ressources sans avoir abouti à un accord sur l'APA remet en cause nos efforts futurs", le négociateur brésilien a souligné, demandant l'adoption d'un "paquet indivisible" de décisions à Nagoya. Ces pays sont aussi préoccupés par le fait que l'atteinte des objectifs post-2010 exigera des contributions financières importantes et des ressources additionnelles, novatrices, sures et prévisibles. La Malaisie a ajouté que les pays en développement ne donneront pas leur accord à un Protocole qui serait "vide de sens". Elle a réaffirmé la nécessité d'inclure les dérivés dans son champ d'application. La prise en compte des savoirs traditionnels est aussi primordiale.
Le représentant de Malawi, pour le Groupe africain, a également réclamé une approche intégrée des trois objectifs de la Convention (conservation de la biodiversité, utilisation durable des ressources biologiques, et partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques), soulignant le renforcement réciproque de ceux-ci. Le renforcement des capacités et la coopération sud-sud revêtent aussi une importance particulière pour ce groupe des pays.
L'Ukraine, au nom des Pays de l'Europe centrale et orientale (PECO), veut des objectifs clairs et réalistes dans le nouveau Plan Stratégique.
L'Union européenne souhaite renforcer la mobilisation des ressources, y compris les mécanismes novateurs de financement. Elle rappelle aussi le lien entre conservation et développement : "la biodiversité est essentielle à la lutte contre la pauvreté, et le développement durable est important pour la conservation de la biodiversité." L'UE demande l'intégration des considérations de biodiversité dans les autres secteurs.
L'Inde est d'avis que certains objectifs du projet de Plan Stratégique soient trop ambitieux et pas réalisables. De plus, selon elle, certains objectifs ne sont pas fondés sur la science et les moyens d'évaluer leur atteinte sont largement manquants. L'Inde rappelle aussi le coût additionnel engendré par des nouveaux objectifs et demande l'appui des pays développés à cet égard.
Le International Indigenous Forum on Biodiversity a souligné le rôle crucial des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation de la biodiversité et a exhorté les Parties à ne pas négliger leurs droits et intérêts dans les négociations.
Au cours des dix prochains jours, plus de 15000 délégués tenteront de réconcilier leurs points de vue à Nagoya, Japon, dans le but de trouver une réponse mondiale à la crise actuelle de la biodiversité.
Laura Baroni, UICN, pour l'IEPF
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