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Interview: Stephen Tyler, "Adaptive resource manager" à l'Université de Victoria, Canada


Centre de droit international (CDI): A quel titre participez-vous à la COP16 ?

Stephen Tyler (ST): J'ai participé aux événements parallèles à la COP 16 en tant que chercheur et consultant pour partager de nouvelles connaissances acquises au cours de l'année passée sur les PRATIQUES relatives à l'adaptation au changement climatique appliquées par 10 villes d'Asie.

CDI:  Quel est le rôle des Universitaires ?

ST: L'université et les chercheurs ont un rôle essentiel  à jouer pour fournir des informations et des analyses qui peuvent aider les négociateurs à déterminer les conséquences probables de méthodes de substitution aux accords internationaux sur le changement climatique, ainsi que pour aider à développer et mettre en œuvre des accords  déjà mis en place (par exemple: Comment évaluer l'efficacité des mesures d'atténuation au titre des règles de financement proposées par le processus REDD?).

CDI: Quels sont vos objectifs pour cette conférence ?

ST: Mes objectifs principaux pour cette conférence étaient de partager les résultats récents des recherches et les pratiques innovantes ("applied research and action") sur l'adaptation climatique dans les villes, de faire mieux connaître ce travail parmi les chercheurs et les praticiens, ainsi que d'en savoir plus à propos des diverses initiatives et innovations menées par d'autres groupes de recherche appliquée lors de sessions formelles et d'activités informelles.

CDI: Quels résultats espérez-vous des négociations ?

ST: Pour les négociations en elles-mêmes, j'ai peu d'attentes. Il y a beaucoup de pays qui préféreraient NE PAS avoir d'objectifs d'émissions de GES et même certain signataires du Protocole de Kyoto sont indifférents à la limitation des émissions. Par conséquent, la notion d'objectif fixe négocié est probablement impraticable et devra être abandonnée après que l'accord de Kyoto ait expiré. Cependant, de nombreux mécanismes de financement dans le cadre du Protocole de Kyoto devraient être maintenus, et le principe d'appui aux PED pour la réduction des émissions et l'adaptation est largement accepté. La question est plutôt de savoir comment considérer les pays BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) comme ils ne correspondent pas vraiment au groupe de l'annexe A du Protocole de Kyoto, ni aux PED. Ils doivent prendre plus de responsabilité et de leadership international.

CDI: Le cadre juridique vous parait-il adapté?

ST: Il me semble que le droit international a un rôle à jouer en rappelant aux États leurs obligations en vertu des traités et des accords existants, comme beaucoup d'entre eux concernent le changement climatique. Il a aussi un rôle à jouer en aidant à structurer un accord juste et équitable, avec des responsabilités différenciées mais des objectifs communs, et des règles d'établissement des rapports qui permettraient la transparence et le contrôle. Ce seront des aspects importants pour tout accord (même un volontaire). Je pense que l'apport du droit est de contribuer à la formulation des PRINCIPES qui doivent sous-tendre chaque accord et des mécanismes pour sa mise en œuvre. Pour plus d'excellents conseils à ce sujet, voir : http://www.boell.org/web/index-684.html.

L'interview de Stephen Tyler est disponible en anglais. 

[COP16-CLIMAT]

 

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