En France, les produits issus de l'agriculture biologique connaissent une demande croissante. Mais l'offre reste limitée malgré une progression notable des rayons bio dans les supermarchés. Nouvelle mode urbaine, volonté de retour à la nature ou préoccupation de santé publique, le bio a le vent en poupe.
L'agriculture biologique est un système de production agricole respectueux des cycles naturels du vivant. Planter bio, c'est refuser OGM, engrais chimiques et autres pesticides. C'est aussi cultiver dans le respect de la biodiversité pour construire une agriculture durable. Parmi les bonnes pratiques qui figurent dans le cahier des charges d'une agriculture bio, l'utilisation d'engrais verts et la rotation des cultures permettent de pérenniser la qualité des sols.
Les principes de l'agriculture bio ont été introduits en France dans les années 1950 par des agronomes et professionnels de la santé qui incriminaient alors l'utilisation de produits chimiques jugés cancérigènes. En 1962, le mouvement s'institutionnalise avec la création de l'Association française pour l'agriculture biologique, complétée d'un courant social prônant un retour à la nature. Le bio garde depuis ce double visage, à la fois préoccupation de santé publique et philosophie de retour à la terre.
Pourtant, le bio avance lentement : en 2009, seule 2,5 % de la surface agricole utile française était consacrée à ce type de production. Car l'agriculture bio coûte cher aux producteurs et aux distributeurs. Les raisons : une rentabilité moindre que l'agriculture classique et des filières d'approvisionnement trop peu organisées. L'engagement politique pourrait cependant conforter le bio puisque la loi Grenelle votée en août 2010 porte à 6 % la surface agricole utile du territoire français devant être consacrée à des cultures bio. L'objectif est d'arriver à 20 % à l'horizon 2020.
Si les progrès de la filière sont encore lents, la demande existe bien : 84 % des Français souhaitent en effet un développement de l'agriculture bio. Lancé en 1985 à l'initiative du ministère de l'Agriculture, le label Agriculture Biologique (AB) répond actuellement à cette demande. Il est le seul label bio en France. Son attribution garantit que le produit commercialisé se compose d'au moins 95 % de composants issus de l'agriculture bio.
Autre initiative prometteuse, le groupe Casino s'est lancé dans la promotion de l'agriculture bio. Connu pour son offre multiformat (enseignes de proximité et discount), le groupe de distribution dirigé par Jean-Charles Naouri veut conforter son offre bio avec Naturalia. Intégrée au groupe Casino depuis en 2008, Naturalia gère 49 magasins et commercialise pas mois de 5 000 références issus de l'agriculture biologique.
Du côté des indépendants, l'enseigne Biocoop propose un réseau de distribution de produits labellisés bio. Avec 300 magasins représentant 12 % du marché, elle commercialise également une vaste gamme de produits issus du commerce équitable.