Le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des financements innovants, et par ailleurs président du conseil d'administration d'Unitaid, M. Philippe Douste-Blazy, vient d'effectuer une visite de quatre jours au Cameroun, au cours de laquelle il a eu des échanges au plus haut niveau, avec le président de la république, le premier ministre et le ministre de la santé. Lancé en septembre 2006, sous l'égide des Nations unies et l'appui décisif des pays comme la France et le Brésil, Unitaid est un mécanisme de financement de la santé dans les pays pauvres, basé sur un prélèvement d'une taxe sur les billets d'avion. Le fonds ainsi constitué facilite l'accès aux médicaments destinés à la lutte contre les pandémies telles que le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose dans les pays pauvres. Aujourd'hui, Unitaid bénéficie du soutien de 29 pays et de la fondation Bill et Melinda Gates ; il a engagé plus d'un milliard de dollars pour soutenir 16 projets dans 94 pays.
Les échanges avec les autorités camerounaises ont porté sur les programmes en cours d'exécution dans le pays, ainsi que sur les résultats obtenus par les projets réalisés. Selon le ministre camerounais de la santé, le Cameroun contribue à cette initiative à laquelle il a adhéré en 2007, en prélevant une taxation spéciale sur les voyages internationaux qui a déjà rapporté environ 735 000 euros ; en retour le pays a reçu d'Unitaid, environ 13 millions d'euros pour l'achat de médicaments et la prise en charge de milliers de malades du sida et de tuberculose
A l'issue de sa visite au Cameroun, M. Douste-Blazy a appelé à une mondialisation plus solidaire permettant de niveler les écarts entre les pays riches et pauvres. Il a en outre lancé un appel aux laboratoires pharmaceutiques pour qu'ils cèdent leurs brevets, afin de permettra la fabrication des génériques, de sorte que " pour la première fois dans l'histoire, les pays en développement aient les mêmes médicaments aux mêmes moments que les pays riches ".