Source : http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm11_023.htm
Publié le 1/07/2011 - 39 pages - pdf 1,6 Mo
Auteurs : MARTY Gabriel - MAGAUD Marc
Le gaz naturel de schistes,
une ressource longtemps considérée comme inexploitable, bouleverse le
secteur énergétique aux Etats-Unis. Sa production a subi une croissance
très rapide de 48% en moyenne au cours des 5 dernières années, notamment
grâce à un prix du gaz naturel relativement élevé, des avancées
technologiques et une législation permissive. Les réserves de gaz de
schistes accessibles sont considérables et régulièrement revues à la
hausse, et seraient capables d'assurer plusieurs décennies de
consommation d'énergie. Leur exploitation devrait permettre de compenser
la diminution progressive des sources de gaz conventionnel et de
réduire les importations, jusqu'à représenter 45% de la production de
gaz naturel en 2035.
L'exploitation des gaz de schistes a été
rendue possible grâce à des avancées technologiques dans le domaine de
l'extraction, notamment la technique de la fracturation hydraulique. Si
elle est indispensable à la récupération du gaz de schistes, son
utilisation soulève beaucoup d'inquiétudes à cause des impacts
environnementaux importants qui peuvent en découler. Parmi ceux-ci, la
consommation importante d'eau et les risques de contamination sont au
centre de la problématique environnementale. Les conséquences de la
fracturation hydraulique font l'objet de nombreuses études
scientifiques, mais à l'heure actuelle il ne se dégage pas de consensus
et le sujet reste souvent partisan. La réglementation de la pratique est
faible au niveau fédéral et relève plutôt des états fédérés. Le sujet
évoluant rapidement, les états reconnaissent le besoin de développer une
réglementation spécifique. Selon leurs intérêts sur la question,
ceux-ci choisissent d'encadrer ou de mettre un frein au développement
des gaz de schistes et à l'utilisation de la fracturation hydraulique.
Le
gaz naturel est considéré comme un combustible fossile plus "propre"
que le charbon ou le pétrole, traditionnellement favoris aux Etats-Unis.
Cela permet d'imaginer une stratégie énergétique où le gaz naturel
permettrait d'assurer une production d'énergie nationale bon marché tout
en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et la pollution
atmosphérique, et serait une "ressource de transition" en attendant que
les énergies renouvelables soient suffisamment matures pour prendre le
relais. Cette solution semble avoir les faveurs de nombreux acteurs et
de l'administration Obama, qui y voit un sujet possible de compromis
politique.