Une étude de la NOAA examine l'effet du choix du carburant des navires sur la pollution aérienne
Par Charlene Porter
Rédactrice
Washington - La pollution aérienne émise par les navires en haute mer diminue considérablement quand le carburant qu'ils utilisent est plus propre et à faible teneur en soufre, selon une étude de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA) et l'institut océanographique Woods Hole.
Comme les lois relatives à la pollution aérienne en Californie obligent les navires à utiliser un carburant propre quand ils s'approchent des côtes, c'est au large des côtes de cet État que les chercheurs ont effectué leur étude. La réglementation californienne exige en outre que les navires ralentissent à l'approche du littoral. Résultat : les émissions ont été considérablement réduites, de 90 % dans certains cas.
Les conclusions de cette étude ont des implications plus vastes parce que des règlements comparables à ceux dont s'est dotée la Californie devraient entrer en vigueur dans toutes les eaux territoriales de l'Amérique du Nord d'ici à quelques années.
La NOAA a surveillé les émissions produites par un navire de la société de transport maritime Maersk Line, avec l'accord de ce dernier. Pour ce faire, elle a envoyé un avion qui a survolé le navire alors qu'il se trouvait encore à une soixantaine de kilomètres de la côte, où il utilisait un mazout à forte teneur en soufre. Quand le navire s'est trouvé dans le périmètre d'application de la réglementation des émissions et qu'il a ralenti, conformément à la loi de la Californie, d'autres prélèvements ont été effectués, cette fois par un bateau de recherche parrainé par la NOAA.
Il ressort de cette étude que les émissions de dioxyde de soufre et de particules sont tombées en flèche une fois que le navire s'est mis à utiliser un carburant plus propre. Les émissions de dioxyde soufre sont tombées de 49 grammes par kilogramme de carburant à 4,3 grammes.
" Cette étude nous donne une idée de ce à quoi on peut s'attendre à l'avenir, pour les habitants de la Californie, le pays et même le monde ", commente Daniel Lack, chimiste au laboratoire de recherche de la NOAA sur les systèmes terrestres et à l'Institut coopératif de recherche en sciences environnementales. " Il est important de savoir que les règlements qui sont imposés ont les effets voulus. Les autorités réglementaires veulent le savoir, les sociétés de transport maritime aussi, tout comme la population. "
À l'heure actuelle, les règlements qui ont permis de réduire les émissions du navire de la compagnie Maersk ne s'appliquent qu'au large des côtes de la Californie, mais un régime réglementaire semblable et de plus grande portée sera en place dans moins d'un an. À partir d'août 2012, les navires qui entreront dans les eaux territoriales qui entourent l'Amérique du Nord seront assujettis à des mesures de contrôle plus strictes qu'elles ne le sont actuellement en ce qui concerne leurs émissions d'oxyde de soufre, d'oxyde d'azote et de particules.
Des normes plus rigoureuses entreront en vigueur en vertu d'un amendement à la convention internationale MARPOL concernant la prévention de la pollution par les navires, que cette pollution soit due au déversement d'eaux usées ou d'ordures, au dégazage ou aux émissions. Administrée par l'Organisation maritime internationale, cette convention a pris effet en octobre 1983. Cent cinquante pays ont signé ses dispositions initiales, mais les amendements adoptés ultérieurement ont été boudés par certains.
Les diverses annexes à cet accord fixent des normes relatives à la prévention de la pollution émanant de diverses sources : pétrole, substances chimiques nocives, substances dangereuses sous emballage ; déchets et pollution aérienne.
Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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