Eau Vive Internationale, fédération qui devrait rassembler 5 ONG Eau Vive (de France et d'Afrique), et sans doute plus à l'avenir, devrait voir le jour d'ici fin 2011. Avec cette fédération, Eau Vive donne aux citoyen(ne)s des pays concernés les moyens de s'impliquer largement sur les enjeux de leur pays et de renforcer leur capacité d'action. Selon Eau Vive, cette fédération devrait rassembler des hommes et des femmes, d'Afrique et de France, mus par la volonté commune de lutter contre les inégalités et de peser pour de véritables changements.
C'est tout le pari d'Eau Vive internationale : passer de l'aide au développement venue de l'extérieur, nécessaire mais pas suffisante, à un développement porté par des citoyens organisés, formés et engagés dans leur pays. Et de créer un mouvement international citoyen capable de faire bouger les lignes.
Mais Eau Vive n'a pas attendu la création de cette fédération pour être dans l'action. Depuis plus de 30 ans, Eau Vive, ONG française créée en 1978, soutient des projets de développement des communautés villageoises d'Afrique sahélienne, dans les domaines de l'accès à l'eau et à l'assainissement, le développement économique et social, l'environnement, la sécurité alimentaire, l'appui à l'organisation des communautés rurales...
Depuis les années 2000, et du fait de la décentralisation, Eau Vive a orienté son appui vers les communes, afin de les aider à assumer pleinement leur rôle d'acteur principal du développement local. Eau Vive les aide à animer leur territoire, à planifier les actions, à assumer leur rôle de maître d'ouvrage, à gérer et suivre leurs projets.
Avec Eau Vive, ces activités d'appui et de conseil sont portées depuis longtemps par des équipes africaines, professionnelles, autonomes, impliquées dans le développement de leur pays. Cette action de terrain a obtenu des résultats conséquents pour des centaines de milliers de personnes : desserte en eau et en assainissement, scolarisation, production alimentaire, amélioration de la santé, etc. Elle a permis aussi à Eau Vive d'adapter ses pratiques et son appui aux acteurs locaux (élus, administration territoriale, usagers, ONG, etc), mais surtout d'adopter une stratégie plus approfondie : identifier et lutter contre les causes du mal développement.
Pour Eau Vive, l'action de terrain a ses limites : si elle améliore rapidement les conditions de vie locales, elle ne pèse que marginalement sur les changements sociaux, économiques, politiques et culturels nécessaires au développement des pays de la région. Pour instaurer un changement dans la durée et à plus large échelle, il faut agir à d'autres niveaux. D'où l'intérêt pour Eau Vive des activités de plaidoyer : influencer les décideurs politiques nationaux, faire évoluer les mécanismes financiers, pousser à ce que la société civile soit écoutée et impliquée dans les plans nationaux ou locaux, mobiliser les citoyens sur leurs responsabilités et leurs capacités, militer à l'international pour une autre stratégie d'aide, etc.
En Afrique, en France et à l'international, Eau Vive a renforcé ses liens avec des ONG et des collectifs partenaires. Elle travaille à la mise en place de politiques publiques plus déterminées en faveur de l'accès à l'eau et à l'assainissement au Sahel. Elle demande une augmentation quantitative et qualitative de l'aide internationale au secteur. Elle soutient aussi la mobilisation de la société civile africaine, pour la mettre en situation de peser sur ces décideurs nationaux.
Pour Eau Vive, ces actions d'influence doivent associer des professionnels et des militants : pour être légitimes, elles doivent être portées par des citoyens, dans leur propre pays. Sénégalais, Burkinabés, Maliens, Nigériens, Français, etc., chacun a un rôle à jouer dans son environnement pour faire changer les choses. Et Eau Vive pense que, ensemble, munis d'une stratégie et de moyens appropriés, ils peuvent avoir un réel impact au niveau national ou international. C'est donc tout le défi d'Eau Vive Internationale...
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