Il a suffit que le niveau des pluies baisse drastiquement cette année au Burkina Faso et dans tout le Sahel pour voir plonger les prévisions agricoles. En vérité, le monde paysan s'est retrouvé complètement désarmé et désorienté. Habitués qu'ils sont à n'attendre que de l'eau de pluie pour arroser leurs champs, les braves agriculteurs ne se sont jamais préparés à faire face à une situation de grave déficit pluviométrique ou encore d'inondation.
Ils ont continué à appliquer de bonnes vieilles méthodes sans tenir compte véritablement du rythme désormais vertigineux des changements climatiques. Or, le bouleversement est d'autant plus prégnant que même les techniques conventionnelles d'adaptation telles que le zaï, la demi-lune et autres cordons pierreux ont été mises à rude épreuve par l'important déficit pluviométrique. Il fallait changer de daba d'épaule. Ici et maintenant.
Car, les techniciens sont convaincus qu'il y a eu assez d'eau, mais seulement pas au bon moment. Ce sont plutôt les paysans qui n'étaient pas capables de piéger les eaux de pluie en vue de les utiliser en temps opportun et se retrouvent donc piégés. D'où la pertinence d'un projet innovant qui a été lancé lundi 21 Novembre au Centre-Nord du Burkina Faso en vue d'aider les paysans du Sahel à mieux s'adapter aux changements climatiques par le biais de "l'irrigation de complément et l'information climatique".
A la manoeuvre de cette initiative, un partenariat qui se veut de la recherche appliquée entre l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2ie), le ministère burkinabè en charge de l'agriculture et des associations locales de développement. Les résultats des expériences qui ont déjà commencé à Kongoussi, sont très attendus pour transformer le cercle vicieux des changements climatiques en un cercle vertueux d'une production agricole à même de se passer, un tant soit peu, des caprices de la pluviométrie.
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