Par Jeff Conant, Global Justice Ecology Project
Traduit et adapté par Maude Prud'homme, pour GaïaPresse
Le 6 décembre, les Peuples autochtones qui prennent part à la Conférence des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC) ont appelé à un moratoire sur les Programmes de gestion durable des forêts et amélioration des stocks de carbone (en anglais REDD+). Dans une déclaration annoncé à la presse, la Global Alliance of Indigenous Peoples and Local Communities against REDD and for Life déclare : " REDD+ menace la survie des peuples autochtones et des communautés forestières et pourrait constituer le plus grand accaparement de terres de tous les temps.. Plusieurs études récentes basées sur des recherches en profondeur, démontrent que les peuples autochtones subissent la violation de leurs droits lors de la mise en oeuvre des programmes et des politiques de type REDD+ "
Berenice Sanchez, du MesoAmerican Indigenous Womens BioDiversity Network au Mexique, affirme que " les supposées garanties sont volontaires, faibles et cachées dans l'annexe. Les projets de type REDD+ violent déjà les droits des peuples autochtones à travers le monde. Nous sommes ici pour demander un moratoire immédiat afin de cesser l'accaparement des terres et les abus causés par REDD+ "
Le président du Ogiek Council of Elders of the Mau Forest, au Kenya, Joseph K. Towett, ajoute que " Nous supportons un moratoire car tout ce qui blesse nos cousins nous blesse tous et toutes "
Marlon Santi, ancien président de la National Confederation of Indigenous Nationalities of Ecuador, affirme quant à lui que " nous sommes ici pour exprimer notre inquiétude quant aux fausses solutions qui font des affaires avec les changements climatiques. Pour les peuples autochtones, le mode de vie que nous maintenons sur nos territoires est sacré. Nous voyons donc les marchés de carbone comme une hypocrisie qui n'empêchera pas le réchauffement climatique. Avec ce moratoire, nous alertons nos peuples à propos des risques qui accompagnent REDD+ : des menaces contre nos droits et ceux de notre Terre Mère, avec les tentatives de transformer nos terres et nos forêts en corbeille à carbone alors que les responsables de la crise continuent de récolter les bénéfices. "
Un moratoire, immédiatement
" REDD+, dans sa mise en oeuvre a prouvé qu'il était un outil inefficace dans la création de modalités de sécurité contraignantes. Nous avons vu les problème qu'il cause et nous les prenons très au sérieux " exprime Tom Goldtooth du Indigenous Environmental Network.
En se basant sur le principe de précaution, sur des inquiétudes sérieuses quant au respect des droits humains, quant au respect des droits des peuples autochtones, et sur un volume grandissant d'études signalant l'échec de REDD à protéger les forêts ou a atténuer la crise climatique, la Global Alliance of Indigenous Peoples and Local Communities against REDD and for Life appelle à un moratoire immédiat.
Enquêter sur les violations des droits autochtones
De plus, dans le document distribué aux médias, ils-elles appellent au Conseil des droits de l'Homme des Nations-Unies, au Haut Commissariat des Instances permanentes sur les questions autochtones ainsi qu'aux organisations de Droits humains d'enquêter et de documenter les violations perpétrées par les projets et politiques de type REDD+, et de se préparer à rapporter, émettre des recommandations et établir des mesures de prévention et de réparation afin de garantir la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que des autres instruments et normes.
(COP17-climat)
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