La situation alimentaire en Afrique de l'ouest et au Tchad est au bord de la rupture. L'ONG Oxfam a publié un communiqué, et organisé un point de presse à Dakar le 12 Décembre 2011, pour alerter l'opinion et demander aux gouvernements des pays concernés de prendre rapidement les mesures qui s'imposent, avant que la situation des différents pays n'atteigne un niveau qui échappe à tout contrôle. L'organisation internationale, qui avait aussi lancé un appel similaire il y a un an, indique dans son communiqué que "les premiers indicateurs disponibles soulignent les risques d'une crise alimentaire en 2012, avec des populations particulièrement à risque en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso, au Mali et au Tchad". Même le Sénégal n'est pas totalement indemne, même si la situation y est moins inquiétante que chez ses voisins.
Un cadre d'Oxfam, citant des chiffres officiels du gouvernement sénégalais, a indiqué que le déficit de la production céréalière est de 13% cette année. Les causes sont quasiment les mêmes partout, à quelques variantes près : De faibles précipitations et des niveaux d'eau très bas, une faible récolte, des fourrages limités, et des prix très élevés de produits alimentaires. A cela, il faut ajouter une forte diminution des transferts des fonds des migrants, due à la crise sociopolitique que connaissent certains pays refuges du Nord de l'Afrique, en particulier la Libye. Même si la situation du Sénégal est loin d'être comparable à celle des autres pays de la sous-région, une surveillance est tout de même nécessaire. Pour les autres, Oxfam tire la sonnette d'alarme : "6 millions de personnes au Niger et 2,9 millions au Mali vivent dans des régions vulnérables à cette crise, alors qu'en Mauritanie, un peu plus de 25% de la population, soit 700 000 habitants, sont à risque et pourraient être confrontés à une insécurité alimentaire sévère." Mais déjà, dans certaines régions du mali, de Mauritanie et du Niger, des mouvements de transhumance ont commencé, plusieurs mois en avance par rapport aux périodes normales. Ce qui est le signe que la crise est bien là dans ces pays. Les données officielles du Burkina et du Tchad devraient tomber très bientôt, mais il est déjà certain, pour les humanitaires, qu'elles ne seront pas plus réconfortantes.
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