Après l'euphorie de la fin des années 2000, la filière
solaire française, et plus largement européenne, subit un retour de
balancier. Depuis trois ans, les gouvernements de l'Union réduisent leur
soutien à l'industrie et les particuliers n'ont plus un aussi bon a
priori de l'énergie solaire depuis qu'elle n'est plus autant rentable
(voir encadré). En France, on se souvient notamment du moratoire de 3
mois en 2010 sur les grands projets photovoltaïques puis de la
diminution de 20% des tarifs d'achat et du crédit d'impôt l'année
suivante. Mais le phénomène est plus général, rappelle le cabinet Grant
Thornton : en 2011, le gouvernement italien a lui aussi baissé ses
tarifs de rachat et cette tendance devrait se poursuivre (entre 25 et
45% de baisse à prévoir en 2012 et 2013). Tout comme l'Allemagne qui va
opérer en juin une réduction de 15% (initialement prévue en avril) afin
de contrôler un marché qui a crû plus vite que prévu (7,5 GW installés
en 2011 comparé à 2,5/3,5 GW attendus). Et un projet de réduction de 50 %
des tarifs de rachat serait dans les cartons au Royaume-Uni. Des
politiques à l'origine de la débâcle que connaissent aujourd'hui de
nombreuses entreprises du secteur ? " En grande partie oui ",
selon Marc Claverie, responsable cleantech et associé transaction
advisory services chez Grant Thornton. Certes l'Europe, particulièrement
l'Allemagne et l'Italie (60 % de la croissance du marché mondial en
2011, selon l'EPIA, l'association européenne de l'industrie
photovoltaïque) font encore la course en tête, mais la capacité annuelle
installée sur le continent devrait passer de 17,5 GW en 2011 à 10 GW en
2012, soit une baisse de 42%, selon le cabinet. Et la filière
industrielle amont tangue : en France on connaît les difficultés du
fabricant de modules Photowatt, pionnier hexagonal du solaire, qui a dû
déposer le bilan en novembre 2011 avant de se faire racheter par EDF.
C'est désormais au tour de l'allemand Q-Cells, ex-leader mondial de la
production de cellules photovoltaïque (2007), de déposer les armes*...lire la suite.
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