Le secrétariat de la Convention des Nations Unies pour lutter contre la désertification a publié sur son site web une réponse à l'annonce du Canada de sa retraite de la Convention. Voici notre traduction:
29/03/2013. Hier, le Canada a notifié le Secrétaire général, dépositaire de la Convention des Nations Unies contre la désertification (UNCCD), de sa décision de se retirer de la Convention. La Convention est le seul instrument juridiquement contraignant qui traite de la désertification / dégradation des terres et de la sécheresse.
Le Canada, un pays qui est souvent sujet à la sécheresse et où 60 pour cent des terres cultivées sont dans des régions sèches, est également un acteur majeur dans les efforts mondiaux visant à assurer la sécurité alimentaire dans les pays en développement. En plus de sa contribution annuelle (290 644 CAD/USD en 2011) représentant environ 3,127% du budget de la Convention actuelle, le gouvernement du Canada et la société civile canadienne ont joué un rôle important pour faire avancer la Convention à son état actuel.
En 2007, les Parties ont adopté la stratégie décennale visant à améliorer la mise en oeuvre de la Convention qui consiste en un plan pour un processus plus efficace et efficient fondé sur une science solide et avant-gardiste. Comme conséquent, les conférences scientifiques de l'UNCCD sont académiquement indépendants. La prochaine réunion de la conférence scientifique, dans deux semaines, devrait fournir une percée majeure en présentant la toute première analyse coûts-avantages de la désertification et de la gestion durable des terres.
Le Canada a joué un rôle crucial dans les deux processus. Fondamentalement, ces processus ont également contribué à ce que les mesures prises par les parties suivent une approche de gestion axée sur les résultats, où la performance et l'impact ne sont pas seulement mesurés au moyen d'indicateurs, mais également évalués et contrôlés tous les deux ans.
En juin 2012, les dirigeants du monde à Rio 20 ont déclaré la dégradation des terres et la sécheresse comme faisant partie des défis mondiaux les plus graves qui entravent le développement durable de tous les pays, notamment les pays en développement. Ils ont renouvelé et avancé l'impulsion de la Convention en acceptant de s'efforcer de parvenir à un monde avec une zéro nette dégradation des terres, où la santé des terres est garantie et celle des terres dégradées est rétablie. Ils ont également réaffirmé leur détermination, conformément à la Convention, à prendre des mesures coordonnées au niveau national, régional et international, afin de surveiller, au niveau mondial, la dégradation des terres et la restauration des terres dégradées dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches.
En outre, les conclusions de la récente réunion de haut niveau sur les politiques nationales sur la sécheresse ont jeté les bases d'un changement majeur, passant de la gestion de crise à la préparation à la sécheresse, la gestion des risques et le renforcement de la résilience. Ce sont de bonnes perspectives pour construire sur l'agenda du développement mondial post- 2015 et sur les objectifs de développement durable.
La Convention est plus forte que jamais, ce qui rend la décision du Canada de se retirer de la Convention d'autant plus regrettable. La UNCCD et ses institutions fonctionnent avec toutes les parties prenantes et continueront de le faire pour protéger cette ressource-clé pour la sécurité alimentaire, l'eau et l'énergie, et afin de réduire fortement la pauvreté et renforcer la résilience des écosystèmes ruraux face aux chocs climatiques attendus comme les sécheresses.
Avec la dynamique actuelle autour de la conservation des éléments nutritifs des sols, la restauration des sols et la lutte contre la sécheresse, et tandis que les gouvernements, les scientifiques, les entreprises et la société civile à travers le monde prennent des mesures proactives pour concrétiser les résultats de Rio 20, nous croyons que le Canada saisira toutes les occasions pour appuyer les efforts pour soutenir la mise en oeuvre de la Convention pour le bien des générations présentes et futures.
Source: Secrétariat de la UNCCD
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