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L’agroforesterie mérite d’être prise plus au sérieux au Burkina


La dégradation des ressources environnementales est une des préoccupations majeures dans le monde entier et dans le monde en développement en particulier. En effet, dans ce dernier, l'agriculture est la principale source d'alimentation des populations.

Cette agriculture est aujourd'hui confrontée à de sérieux problèmes dont la dégradation des ressources environnementales et celle des sols en particulier. Cette déforestation exacerbée par les sécheresses des années 70 est aujourd'hui plus qu'aggravée par le phénomène des changements climatiques, qui menace sérieusement les moyens d'existence de millions de paysans qui tirent leurs subsistances de la forêt. Face à ce phénomène, les techniques ou stratégies développées par les agriculteurs et la recherche sont variées. Selon donc les zones agro climatiques du Burkina on dénombre une panoplie de techniques traditionnelles de conservation des eaux et des sols à effet plus ou moins efficace dans la préservation et la restauration des ressources naturelles. Parmi ces techniques, une des méthodes que constitue la Régénération naturelle assistée(RNA) mérite plus d'égards au vue des résultats positifs qu'elle produit.

La RNA est une approche agro-forestière dont le but est de provoquer ou de stimuler la régénération naturelle d'espèces ligneuses à buts multiples et / ou leur développement et leur intégration dans l'espace agricole (champ) de façon qu'elles puissent augmenter le rendement total de cet espace (UICN, 2009). Elle constitue une pratique séculaire consistant à épargner et à entretenir dans la parcelle de culture, les régénérations naturelles spontanées à des densités désirées. Les régénérations spontanées sont aussi occasionnées par les graines d'arbres contenues dans la fumure organique, notamment de celle des petits ruminants (ovins, caprins). Cette technique a fait ses preuves dans des pays comme le Niger où selon le Dr Edwige Botoni du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), au moins 5 millions ha ont été récupérés en 20 ans (une moyenne de 250.000 ha/an). Cette méthode est d'autant plus intéressant qu'elle ne demande pas la mobilisation d'experts donnant des leçons aux paysans car déjà connus par les communautés. Ainsi Dr Botoni indique que les coûts d'investissement et d'entretien du capital arbre est faible (3500 F/CFA à 11 000 F CFA/ha).

Par: Raphaël KAFANDO

            Sidwaya

Source autorisée: lefaso.net

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