Le géant singapourien de l'agro-industrie Olam International Ltd s'est dit, le 22 mai, "préoccupé" par la suppression de l'avantage fiscal lié à la transformation du cacao en Côte d'Ivoire. Le directeur général du groupe, Gerard Manly, a exprimé cette préoccupation au cours d'une audience avec la directrice générale du Conseil ivoirien du café-cacao (CICC), Massandjé Touré Litse.
Au cours de cette audience, M. Manley, par ailleurs le président de la division cacao d'Olam, a également demandé à la directrice générale du CICC des "garanties d'approvisionnement" de sa nouvelle usine transformation de cacao située à San Pédro (Sud-ouest de la de la Côte d'Ivoire). Selon lui, cette usine sera opérationnelle pour la campagne cacaoyère 2013-2014. La directrice générale du Conseil ivoirien du café-cacao a rassuré le dirigeant d'Olam sur la capacité de son pays d'approvisionner la nouvelle usine.
Elle a, d'autre part, déclaré que "la question de l'avantages fiscal lié à la transformation du cacao en Côte d'Ivoire est en train d'être traitée avec diligence par le ministère de l'Industrie et de la promotion du secteur privé", indiquant que "le CICC soutiendra toujours de telles initiatives d'autant plus que l'objectif de la Côte d'Ivoire est d'arriver à la transformation sur place de 50 % de sa production de cacao à l'horizon 2020".
Le gouvernement ivoirien avait annoncé, en septembre 2012, qu'il comptait supprimer l'avantage fiscal accordé aux broyeurs locaux de cacao, en vigueur depuis plus de 20 ans.
Instauré en 1991/92 pour favoriser le développement de l'industrie locale de broyage et limité au départ à la période de la récolte intermédiaire (avril-septembre) et sur une durée de 5 ans, cet avantage fiscal a été par la suite appliqué sur toute l'année et a été maintenu. Ainsi, des exportateurs comme Olam, Cargill, Barry Callebaut et ADM, qui transforment une partie des fèves sur place, étaient avantagés. Les exportateurs rivaux estimaient que cet avantage fiscal faussait les règles de marché et ils ont mené ces dernières années une campagne pour son abrogation.
L'avantage fiscal a tout de même considérablement accru les capacités de transformation du pays, devenu en 2010 le premier broyeur mondial de cacao, avec une capacité de avec 532 000 tonnes.
Source: Agence Ecofin