La température augmentant, les arbres vont transpirer davantage à l'avenir, et donc émettre en plus grand nombre des composés (des aérosols biogéniques dans le cas présent). Ils nous aideront ainsi à lutter contre le réchauffement climatique en le réduisant d'environ 1 % au niveau continental. Ce chiffre sera cependant bien plus important dans certaines régions.
Les aérosols émis dans l'atmosphère ne participent pas tous au réchauffement. Pour certains d'entre eux, c'est même tout le contraire ! En effet, des particules en suspension dans l'air peuvent directement réfléchir la lumière solaire ou induire la nucléation de gouttes d'eau. En d'autres termes, ces particules favorisent la formation de nuages... qui ont eux aussi un fort pouvoir réfléchissant à partir d'une certaine altitude. Ainsi, des aérosols autres que les carbones noirs limitent le réchauffement climatique.
De nos jours, les aérosols sont souvent associés aux activités anthropiques qui contribuent à la pollution de l'air. De nombreuses sources de composés organiques volatils (COV) sont pourtant naturelles. L'érosion éolienne (dégradation du sol sous l'action du vent) et les volcans apportent à eux deux d'impressionnantes quantités de particules en suspension chaque année, tout comme les végétaux. En effet, les arbres émettent des COV lorsqu'ils ont chauds ou qu'ils sont stressés. Or, ces émissions biogéniques (isoprène, terpène, etc.) peuvent s'oxyder dans l'atmosphère, puis agglomérer d'autres aérosols. Ces particules de plus grande taille peuvent alors réfléchir la lumière solaire, ou servir de substrats pour la formation d'une goutte d'eau.
La température de notre planète est en train d'augmenter, ce qui signifie que les arbres sont amenés à plus transpirer dans les décennies à venir. Ils vont donc émettre plus de COV, ce qui entraînera la formation d'un plus grand nombre de nuages. Problème, ce mécanisme de rétrocontrôle négatif n'a actuellement fait l'objet d'aucune étude à une échelle globale. Cette lacune vient d'être comblée par Pauli Paasonen de l'université d'Helsinki en Finlande. Selon l'article paru dans Nature Geoscience, la respiration des arbres refroidira peu le climat sur le long terme à une échelle continentale. En revanche, la situation est tout autre au niveau régional. (...)
Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences publication initiale le 11 mai 2013
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