Une équipe de recherche internationale a réalisé deux études sur des espèces de bactéries pouvant être utilisées pour lutter contre les déversements d'hydrocarbures. Côté allemand, les recherches ont été menées conjointement par le Centre Helmholtz pour la recherche en environnement (UFZ, Leipzig, Saxe) et le Centre Helmholtz pour la recherche sur les infections (HZI, Braunschweig, Basse-Saxe).
Actuellement, la lutte contre les marées noires est surtout assurée par l'utilisation de dispersants chimiques. Par exemple en 2010, suite à l'accident de la plate-forme " Deepwater Horizon ", environ 700.000 tonnes de pétrole brut se sont déversées dans le golfe du Mexique et 7 millions de litres de produits chimiques ont été pulvérisés pour disperser la nappe.
Les bactéries dégradant les hydrocarbures ne sont pas une nouvelle invention, elles existent depuis des millions d'années. Elles sont omniprésentes dans l'eau de mer à l'échelle du globe, mais seulement en petites quantités et se nourrissent de traces d'hydrocarbures naturellement présentent dans l'environnement. Le nouveau défi pour ces bactéries consiste aujourd'hui en l'ensemble des pollutions ponctuelles d'origine anthropogénique qui nécessitent la dégradation d'énormes volumes de pétrole sur un site.
En dépit de leur importance écologique potentielle, peu de connaissances existent sur les processus biologiques de ces bactéries. L'équipe de chercheurs de l'UFZ, dirigée par le Dr Hermann J. Heipieper, a effectué une analyse physiologique et génomique détaillée de deux souches de bactéries connues pour leur capacité à dégrader les hydrocarbures : Alcanivorax borkumensis et Oleispira antarctica. La première est capable d'intégrer les acides gras d'hydrocarbures dans sa membrane cellulaire, où ils sont biologiquement oxydés. La seconde est adaptée aux eaux de basses températures, et pourrait aider à lutter contre les marées noires ayant lieu dans les zones polaires ou en eaux profondes.
Ces deux études, publiées dans les revues " Applied and Environmental Microbiology " et " Nature Communication ", sont une première étape dans la recherche d'alternatives aux dispersants chimiques.
Source : Ambassade de France à Berlin - Service pour la science et la technologie