Visant à réduire au niveau mondial l'usage et les émissions de mercure très toxiques pour la santé et l'environnement, la "Convention Minamata'' a été signée ce 10 octobre 2013 au Japon par 140 pays de la planète, sous la conduite des Nations Unies, dans la ville de Kumamoto, au sud-ouest du Japon.
Le texte de loi signé ce jour a été adopté au mois de janvier dernier à Genève (Suisse). Ainsi, cette convention qui réglemente l'usage et la production du mercure (un métal lourd très toxique pour les êtres vivants) est ouverte à la ratification des États membres. Une cinquantaine de ratification est requise pour son entrée en vigueur.
Il est à relever qu'une exposition trop forte au mercure nuit au système immunitaire et est susceptible d'entraîner des troubles psychologiques ou digestifs, la perte de dents, des problèmes cardiovasculaires ou respiratoires. D'après cet accord, des produits utilisant du mercure, tels les thermomètres, devront disparaître d'ici 2020. Par ailleurs, il est prévu que les pays qui font usage du mercure dans des activités minières mettent fin à ces dernières, dans un délai de 15 ans. Selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), "sur les 100 dernières années, les quantités de mercure présentes dans les 100 premiers mètres de profondeur des océans, provenant d'émissions liées à l'activité humaine, ont doublé". Le PNUE va plus loin pour relever que "les concentrations dans les eaux profondes ont augmenté de 25%".
Pour rappel, cette convention signée au Japon fait suite à la catastrophe de Minamata des années 50. En effet, les chats des villes côtières dans la baie de Minamata (dans l'île de Kyushu au Japon) étaient atteints de convulsions nerveuses et finissaient par se suicider en mer. Peu de temps après, les nouveau-nés ont présenté des malformations des membres et des dysfonctionnements du système nerveux. Les adultes de familles entières ont été touchés par une épidémie mystérieuse. Cette maladie n'était pas contagieuse mais touchait surtout les familles de pêcheurs. L'affection était caractérisée par divers troubles du système nerveux central avec des effets aussi bien sensoriels que moteurs. Il y eut au moins 48 morts et 156 cas d'invalidités et au total 1 742 victimes de la maladie de Minamata. Et des dizaines d'années plus tard, des populations souffrent encore des ravages du mercure.