Mercredi dernier, les députés ont appelé à une réduction des émissions de CO2 de 40%, à une augmentation à 30% de la part des énergies renouvelables et à un objectif de 40% en matière d'efficacité énergétique d'ici 2030, conformément à la nouvelle politique de lutte contre le changement climatique à long terme de l'UE. Ces objectifs devraient être contraignants, selon les parlementaires. Ils ont aussi critiqué les propositions récentes de la Commission européenne qui manquent de vision et d'ambition.
Dans sa résolution adoptée par 341 voix pour, 263 voix contre et 26 abstentions, le Parlement appelle la Commission et les pays de l'UE à fixer des objectifs européens à l'horizon 2030 afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'au moins 40% par rapport aux niveaux de 1990. Le texte demande par ailleurs un objectif d'efficacité énergétique de 40%, conformément au potentiel d'économies d'énergie, et une augmentation à 30% minimum de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale.
Selon les députés, ces objectifs devraient être contraignants et mis en oeuvre par le biais d'objectifs nationaux individuels, en prenant en compte la situation et le potentiel de chaque État membre.
"Le prix de l'énergie touche fortement les entreprises, l'industrie, et de manière plus spécifique nos citoyens. Si nous voulons réduire nos importations d'énergie, nous devons produire davantage en Europe, en utilisant mieux et de manière plus efficace nos ressources", a déclaré le co-rapporteur de la commission de l'environnement, Anne Delvaux (PPE, BE). "Si nous disposons d'une combinaison énergétique élargie avec une efficacité énergétique accrue, nous pourrons mieux réduire nos émissions de gaz à effet de serre, encourager les nouvelles technologies et l'innovation, créer des emplois, et rendre nos économies plus vertes. C'est pourquoi nous avons besoin de trois objectifs contraignants", a-t-elle expliqué.
"Ce résultat n'est pas satisfaisant. Nous promettons aux Européens et à l'industrie de l'UE que cette nouvelle politique climatique sera réaliste, flexible et efficace. Ce sont des suppositions. Cependant, doubler l'objectif de réduction des émissions après 2020 n'est pas réaliste. Cela affaiblira la compétitivité de l'industrie européenne", a affirmé le co-rapporteur de la commission de l'industrie, Konrad Szyma%u0144ski (ECR, PL), qui a retiré son nom du rapport. "Adopter aujourd'hui ces objectifs avant les négociations de Paris en 2015 est une erreur. Nous ne devrions pas dévoiler toutes nos cartes dès maintenant. Des objectifs contraignants sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique ne sont pas des dispositions souples. De plus, nous savons que les États membres et les divers secteurs ont des capacités différentes", a-t-il ajouté.
Craintes au sujet des faiblesses des nouvelles propositions sur le climat
La résolution non législative fait suite au livre vert de la Commission de mars 2013, qui a provoqué un débat sur le cadre d'action 2030 pour le climat et l'énergie, après l'expiration du cadre-politique actuel en 2020. La Commission a présenté ses propositions le 22 janvier, fixant des objectifs moins ambitieux, qui ont été accueillis par les députés avec scepticisme.
Les députés ont fait part de leurs vives inquiétudes face à certaines propositions. Selon eux, la communication de la Commission manque de vision et d'ambition à plusieurs niveaux, notamment par rapport à l'absence d'objectifs nationaux pour les énergies renouvelables et de nouvelles mesures efficaces qui incitent à l'efficacité énergétique.
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