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Une subvention de 63,3 millions de dollars US pour un projet d'adaptation aux changements climatiques


NAIROBI  Quatre consortiums de recherche ayant pour but d'atténuer les changements climatiques dans des zones particulièrement sensibles d'Afrique et d'Asie viennent de recevoir un appui financier du Centre canadien international de recherches pour le développement (CRDI) et du Département pour le développement international du Royaume Uni (DfID).
Selon un communiqué du CRDI publié le 7 mars dernier, ces consortiums recevront 70 millions de dollars canadien (environ US$63,3 millions) dans le cadre de l'Initiative de recherche concertée sur l'adaptation en Afrique et en Asie (CARIAA).

Cette initiative développera une nouvelle approche de l'étude des changements climatiques et de l'adaptation en Afrique et en Asie,' promet Jean Lebel, président du CRDI.

 Ces quatre consortiums sont : Nouveaux mécanismes de résilience dans les pays semi-arides (PRISE) ; l'Adaptation à grande échelle dans les régions semi-arides (ASSAR) ; Deltas, vulnérabilité et migration due aux changements climatiques : le rôle de l'adaptation (DECCMA)  et Recherche sur l'adaptation, l'eau et la résilience en Himalaya (HI-WARE).  Ils étudieront les trois zones sensibles aux changements climatiques qui sont les régions semi-arides, les bassins fluviaux et les deltas, et les glaciers.

En Afrique, PRISE, ASSAR et DECCMA s'intéresseront aux questions de changements climatiques dans les deltas de la Volta et du Nil et aux régions semi-arides en Afrique de l'Est, en Afrique de l'Ouest et en Afrique australe.
D'après le communiqué, les institutions africaines partenaires de leurs homologues étrangères sont notamment  l'Université de Dar es Salaam en Tanzanie, l'Université du Ghana, l'Université du Cap en Afrique du Sud et l'Office national égyptien de télédétection et des sciences de l'espace. Magori Wambura, étudiant en mastère option changements climatiques et développement durable à l'Université de Dar es Salaam, affirme que ces subventions permettront aux pays africains de savoir quelles sont les communautés vulnérables et de partager l'information et les connaissances sur les stratégies d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques.

 Toutefois, Wambura exhorte les pays Africains à investir dans le renforcement des compétences locales afin de stimuler de telles initiatives. Le manque de spécialistes expérimentés en changements climatiques et l'incapacité de la plupart des communautés à établir la différence entre les problèmes environnementaux et les changements climatiques présente un défi à relever, d'autant plus que la collecte des données peut devenir difficile', explique-t-il. 
Il a aussi appelé à la prise en compte des questions de genre dans les projets d'adaptation  aux changements climatiques.

Alice Kaudia, Secrétaire à l'environnement au Ministère kényan de l'environnement, de l'eau et des ressources naturelles, se réjouit de cette initiative, et précise qu'en raison de la forte dépendance de l'Afrique  à l'égard des ressources naturelles, la conservation est capitale.

Shem Wandiga, directeur de l'Institut des changements climatiques et de l'adaptation de l'Université de Nairobi au Kenya, insiste sur la nécessité de disposer de tels financements extérieurs pour lutter contre les changement climatiques, tout en exhortant les gouvernements africains à investir plus globalement dans les programmes de lutte contre les changements climatiques. Les changements climatiques doivent être combattus à tous les niveaux et dans tous les départements ministériels, dans la mesure où tout le monde en subit les effets' résume-t-il.

Des innovations  comme des cultures de patate douce améliorée ou des variétés de maïs destinées à aider les agriculteurs à faire face aux effets néfastes des changements climatiques dans Sud de la vallée du Rift au Kenya sont déjà financées par le CRDI.

Emily Kokoyo, modeste exploitante agricole au Kenya, affirme que les feuilles et tiges de patate douce à maturité rapide lui ont été d'une grande utilité.  %u2018Ma production de patate à elle seule m'a permis d'avoir le capital de départ pour ma boutique [de détail],' a-t-elle affirmé à SciDev.Net.

Cet article est une production de la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.

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