Présenté le 13 avril 2014 à Berlin, le troisième volet du 5ème rapport du GIEC sur l'évolution du climat fait suite aux deux premiers consacrés respectivement aux éléments scientifiques du climat et aux impacts des changements climatiques. Ce troisième, lui, s'appesantit sur les émissions de gaz à effet de serre et propose des solutions à même de permettre leur nette diminution.
le rapport relève le constat selon lequel les émissions de gaz à effet de serre augmentent de plus en plus vite, en particulier le CO2 depuis essentiellement dix ans (entre 2000 et 2010, il a été constaté que 10 pays représentaient à eux seuls 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et que 75% de la hausse de ces émissions étaient dues à la production d'énergie et aux activités industrielles). Aussi, montre-t-il que si l'on souhaite maintenir la hausse des températures en deçà du seuil de 2°C afin d'éviter des cycles de dérèglement irréversibles, il nous faut réorienter très rapidement nos modes de production d'énergie, ce qui aura pour effet de diminuer considérablement ces émissions.
Selon le GIEC, il est bien possible de rester en deçà des 2°C. Une seule condition toutefois: accorder une place de choix aux énergies renouvelables qui permettront de changer les modes actuels de production d'énergie et par voie de conséquence, de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions mondiales doivent être réduites entre 40 % et 70 % d'ici 2050 et ramenées à un niveau " proche de zéro " d'ici la fin du siècle. Il faut, pour ce faire, une multiplication conséquente des investissements dans ces domaines d'ici 2029 et au même moment, une réduction de 30 Md$/an, soit -20% entre 2010 et 2029 des investissements dans les énergies fossiles. Il est aussi nécessaire de stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, ce qui demande d'abandonner les énergies fossiles. Si ces mesures ne sont pas prises d'ici 2029, au-delà, c'est-à-dire après 2030, l'atteinte de l'objectif qui est de maintenir la hausse des températures sous les deux degrés s'avérera difficile et le coût que la situation d'alors nécessitera sera nettement plus élevé.
Le rapport souligne que le nucléaire ou la capture et stockage de carbone (CSC) constituent des solutions mais pas les meilleures. En effet, le rapport souligne que le nucléaire est cher et présente des risques et que de son côté, le CSC est plus théorique que pratique et qui plus est, n'a pas été prouvé à grande échelle. Contrairement à ces solutions, les énergies renouvelables (ENR) sont la seule voie abordable pour les options à zéro carbone.