2014 : la pire sécheresse depuis 10 ans
Cette année 2014, marque pour le royaume la pire sécheresse qu’il a connu depuis une décennie. Une situation causée par une année particulièrement chaude (avec plus de 40°C à l’ombre certains jour dans Bangkok) et une saison des pluies qui peine à arriver.
Des conséquences économiques importantes
Avec plus de 70% des ressources en eau du pays utilisées pour l’agriculture, les faibles quantités d’eau disponible cette année ont eu une conséquence directe sur la production de denrées alimentaires. De nombreux cultivateurs de riz du nord et du nord-est ont ainsi renoncé à leurs secondes récoltes de riz annuel, entraînant une diminution de 5% en volume de la production du royaume.
La culture du riz n’est pas la seule touchée, on enregistre une diminution globale des productions agricoles : moins 25% sur la canne à sucre ou encore une perte de 6 point pour la production de caoutchouc. Une perte cependant amortie par la faible présence de l’agriculture dans le PIB du pays, représentant moins de 8%.
Une situation prévisible
Si une partie de l’état des ressources en eau du pays est directement influencée par les modifications climatiques à l’échelle mondiale, la Thaïlande est en grande partie responsable de sa situation actuelle.
La production agricole est en tête des causes et cela pour deux raisons. La première est qu’elle consomme les trois quarts des ressources en eau du pays avec des cultures essentiellement exportatrices. Une consommation qui surpasse largement l’apport de 10% au PIB qu’elle représente.
Ensuite, l’explosion des surfaces agricoles a entraîné une déforestation massive du territoire, avec moins de 28% de forêt sur le territoire thaïlandais contre près de 60% en 1970. En l’absence de ces grandes zones humides, l’eau s’évapore donc plus facilement, rechargeant moins les sols et les nappes phréatiques.
La construction immobilière intensive dans les centres urbains et les périphéries est aussi un facteur aggravant. Elle entraîne tout à la fois une pollution de la ressource par son développement anarchique et non planifiée, mais aussi une imperméabilisation des sols avec l’augmentation des zones bitumées (quartiers résidentiels, autoroutes…).
A l’échelle de Bangkok, la ressource en eau douce est déjà une problématique d’actualité avec le nombre croissant d’habitants et l’urbanisation accélérée sous forme de condominiums. Une diminution de la ressource hydrique qui pose un problème structurel à la capitale, rendant le sol plus meuble, augmentant ainsi le risque de glissement de terrain potentiel et l’enfoncement de la ville.
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