Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, le Sénégalais Makhtar Diop, estime dans une tribune le lundi 22 septembre, que le continent africain doit "être au centre de la stratégie mondiale contre le changement climatique", à l’issue du sommet sur le climat prévu mardi 23 septembre à New York (Etats-Unis d’Amérique).
M. Diop affirme aussi que le continent africain "doit participer activement aux débats internationaux sur la montée des mers, la destruction des forêts tropicales, le recul de la biodiversité et l’extinction d’espèces menacées".
"Le continent africain doit être entendu, car ses populations seront les premières victimes du changement climatique en cours, alors même qu’elles ont le moins contribué au réchauffement de la planète", a souligné le fonctionnaire international.
"L’Afrique n’est responsable que de 3,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. Et pourtant, du Sahel à la Corne de l’Afrique, et jusqu’au sud du continent, les pays africains subissent de plein fouet les effets dévastateurs de sécheresses et d’inondations de plus en plus sévères", a-t-il rappelé.
Il signale que les Africains "souffrent de conditions climatiques de plus en plus extrêmes, qui tarissent ou submergent leurs champs".
De même déplore-t-il les conséquences du réchauffement climatique sur l’avenir de l’agriculture, qui est un "moyen de subsistance pour 80 % de la population du continent" africain.
"En Afrique, l’agriculture représente entre 30 et 40 % du PIB (produit intérieur brut). Une hausse des températures de 1,5°C à 2°C d’ici les années 2030 et 2040 entraînerait une réduction de 40 à 80 % de la surface cultivable pour le maïs, le millet et le sorgho", a averti Makhtar Diop, ancien ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal.
Il affirme que "ces céréales sont la base de l’alimentation africaine et constituent le principal apport calorique journalier, en particulier dans les zones arides du Sahel et de la Corne de l’Afrique".
Le vice-président de la Banque mondiale a aussi tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences du changement climatique sur les ressources naturelles du continent.
"Au fur et à mesure que les températures augmentent, l’emblématique savane africaine deviendra plus aride, un fait qui constitue une menace pour les populations pastorales", a-t-il prévenu.
M. Diop estime que ce changement climatique "affectera aussi violemment le cycle des précipitations, avec plus de sécheresses et d’inondations".
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