Rapport de Mme Geneviève Gaillard sur la proposition de résolution européenne de Mme Danielle Auroi, rapporteur de la commission des affaires européennes sur l'initiative envisagée par la Commission européenne pour atteindre l'objectif "Aucune perte nette de biodiversité".
Le cadre européen de réflexion et d’action en matière de biodiversité est aujourd’hui issu de la communication adressée par la Commission européenne, le 25 octobre 2011, au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social et au Comité des régions et intitulée « La biodiversité, notre assurance-vie et notre capital naturel – Stratégie de l’Union européenne à l’horizon 2020 » [COMM (2011) 244 final/2].
Ce document part d’un constat qui fait consensus. La biodiversité – c’est-à-dire l’extraordinaire variété d’écosystèmes, d’espèces et de gènes qui nous entourent – est notre « assurance-vie », puisqu’elle nous prodigue nourriture, eau fraîche, air pur, abri et médicaments, qu’elle tempère les catastrophes naturelles, les parasites et les maladies et qu’elle contribue à réguler le climat. La biodiversité est également notre capital naturel, source de services écosystémiques multiples qui sous-tendent notre économie. La perte de biodiversité constitue donc, avec le changement climatique, la plus grave des menaces environnementales existant aujourd’hui au plan mondial, les deux phénomènes étant d’ailleurs inextricablement liés.
Les chiffres cités attestent de l’impérieuse nécessité d’agir rapidement : selon la FAO, 60 % des écosystèmes mondiaux seraient dégradés ou utilisés de manière non durable ; 75 % des stocks halieutiques sont surexploités ou significativement réduits et 75 % de la diversité génétique des cultures agricoles ont été perdus dans le monde depuis 1990. On estime à 13 millions le nombre d’hectares de forêts tropicales détruits chaque année et 20 % des récifs de coraux tropicaux ont déjà disparu de la surface du globe, sans compter que 95 % d’entre eux seront menacés de destruction ou de dommages substantiels d’ici à 2050 si le changement climatique se poursuit avec la même intensité. Au sein de l’Union européenne, seulement 17 % des habitats et des espèces et 11 % des principaux écosystèmes protégés par la législation de l’Union sont dans un état favorable, en dépit des actions menées pour lutter contre la perte de biodiversité – en particulier depuis 2001, date à laquelle l’Union a fixé un objectif de biodiversité pour 2010...
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