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Lettre des Aires Protégées d'Afrique - Avril 2015


Le numéro 85 de la lettre NAPA poursuit notre série sur la gouvernance des aires protégées en Afrique : cette fois-ci, nous abordons la gouvernance privée des aires protégées et tentons de mieux comprendre ce que ces mots signifient, avant d’étudier plus avant quelques exemples dans la prochaine NAPA. La lettre propose aussi diverses lectures recommandées et plusieurs offres d’emploi…

Le numéro 85 de la lettre NAPA

Edito :

Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco

La dernière fois que je suis allé à Ouagadougou – et je m’y suis rendu en février dernier pour la 10ème édition de notre Diplôme d’Université sur la gestion des aires protégées – j’ai eu un sentiment très étrange. Toujours le même plaisir de retourner au Burkina Faso, de retrouver ses habitants chaleureux et son accueil inégalé. Mais il manquait quelque chose au paysage, quelque chose n’était pas normal et cela n’avait rien à voir avec la récente « révolution ». Quiconque a connu la ville, il y a quelques années, se souvient des vautours qui peuplaient tous les quartiers de la cité. Le Percnoptère brun (Necrosyrtes monachus) était partout : sur les feux tricolores, sur le toit des maisons, dans les bars, au bord des routes… nettoyant inlassablement tous les détritus possibles et imaginables. Certes, ce ne sont pas des oiseaux très esthétiques, mais ils étaient là par milliers et donnaient à la ville un cachet inexplicable. Et bien ils ont disparu. En voir une dizaine sur une semaine relève de l’exploit et encore il faut les chercher car ils sont devenus craintifs et distants. C’en est fini de voir ces gros volatiles arpenter les restaurants, slalomer entre les tables, guettant le moindre reste.

La rumeur qui circule est qu’ils ont été capturés pour alimenter un trafic vers la Chine au travers du Nigéria. Leur tête serait un met recherché pour je ne sais quelle soupe ! Difficilement vérifiable bien sûr, mais tellement vraisemblable. D’ailleurs quelle autre raison qu’une destruction systématique et organisée aurait pu conduire à cette situation ? C’est là l’illustration locale d’une plaisanterie légère qui dit « qu’en Chine, la seule chose à quatre pattes qui ne se mange pas, ce sont les tables ». Cela fait sourire mais concrètement, cela aboutit à la disparition de tout ce qui bouge. Dès lors que la population en a les moyens, elle recherche ce qu’elle ne pouvait s’offrir et un critère de réussite est justement d’avoir accès à la faune sauvage, considérée comme une source inépuisable de bienfaits. Et maintenant que plus rien ne bouge au pays du soleil levant, le couvert est mis chez les autres. 


La précédente lettre

La lettre NAPA est un mensuel édité exclusivement sur le Net et transmis à toute personne intéressée membre de notre réseau (plus de 1500 personnes inscrites). La lettre NAPA traite de l'actualité des aires protégées de la région et aborde régulièrement des thèmes de fond pour permettre à tout un chacun de mieux connaître la gestion des aires protégées.

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