Le Président français, François Hollande, a appelé les Etats membres, les partenaires sociaux, les entreprises et collectivités locales à se mobiliser pour faire face au changement climatique, anticiper les mutations technologiques, réussir la transition énergétique et assurer un véritable droit international du travail.
«Agir pour le climat, c’est agir pour la croissance, la justice et les droits du travail » a déclaré le Président François Hollande dans une allocution prononcée devant les délégués de la 104e Conférence internationale du Travail, à Genève.
Hôte d'honneur de la Conférence, le Président de la République française s'est adressé aux quelques 4000 délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 185 Etats membres de l'Organisation internationale du Travail (OIT) lors d'une séance spéciale de la Conférence au Palais des Nations.
«Le changement climatique représente un défi mondial qui ne sera relevé qu’au prix d’un engagement de tous les pays à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre, à proportion de leurs moyens et de leurs responsabilités » a précisé M. Hollande en annonçant les préparatifs à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) prévue à Paris en décembre 2015.
«Nous devons trouver un accord universel, différencié et contraignant », a-t-il ajouté en soulignant la nécessité d’obtenir un financement mondial à hauteur de 100 millions de dollars par an à partir de 2020.
«L’OIT doit davantage être associée à la préparation des grandes conférences mondiales », y compris la conférence sur le climat, l’agenda post-2015 et les négociations commerciales, a fait remarquer le Président Hollande en rappelant que le rôle proactif de l’OIT dans la lutte contre le changement climatique.
Selon une étude récente de l’OIT, la mutation vers une économie plus respectueuse de l’environnement générerait 15 à 60 millions d’emplois supplémentaires dans le monde d’ici 20 ans à condition d’adopter les politiques liées a l’Agenda du travail décent. Les pays émergents et en voie de développement seraient les premiers à en bénéficier. De plus, ce modèle de développement aiderait à sortir des dizaines de millions de travailleurs de la pauvreté.
« Si on ne fait rien, nous pourrions avoir des destructions d’emplois, du chômage et des dégradations du niveau de vie », a averti François Hollande en réitérant que « la première priorité, c’est de créer des emplois».
Introduisant le Président de la République française, le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a loué l’engagement de la France dans la lutte contre le chômage. «Depuis trois ans, votre gouvernement est engagé dans la lutte contre le chômage, qui représente un défi mondial. Votre gouvernement met en œuvre un programme de travail ambitieux, avec comme objectif central l’amélioration durable de la croissance et de l’emploi ».
M. Ryder s’est félicité du soutien apporté par la France pour relever les défis tels que la transition vers une économie bas carbone et les questions clés liées au changement climatique.
Le plaidoyer de l’OIT en ce domaine s’articule autour de quelques idées simples : la transition écologique offre des opportunités pour l’emploi et la croissance qu’il faut saisir, il faut anticiper dès maintenant les compétences et les formations dont cette économie aura besoin, enfin, cette transition, pour être juste, doit permettre de redoubler d’efficacité dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. « En un mot, le travail décent et l’agenda climatique vont de pair et se renforcent mutuellement », a insisté Guy Ryder.
François Hollande et Guy Ryder ont également signé un accord renouvelant un partenariat existant entre la France et l’OIT et financé à hauteur de plus de 14 millions d’euros sur quatre ans. Les financements français soutiendront les efforts de l’OIT à travers des programmes de coopération technique, principalement en Afrique francophone. Les domaines couverts correspondent aux priorités de l’OIT comme la promotion de l’emploi décent, de la gouvernance et des droits fondamentaux, des socles de protection sociale et de la lutte contre le travail des enfants. L’accord de partenariat permettra également d’associer les entreprises françaises aux efforts de l’OIT pour promouvoir la responsabilité sociale des entreprises et de soutenir l’initiative du centenaire sur l’Avenir du travail de l’OIT.
Par ailleurs, le 10 juin à Genève, la France et le Pérou ont lancé un appel conjoint sur les changements climatiques et l’emploi décent. Cet appel exhorte tous les pays à mener des efforts en vue de l’atténuation et de l'adaptation aux changements climatiques qui puissent agir comme un puissant moteur de la croissance, la création d'emplois, la justice sociale, l'égalité des sexes et l'éradication de la pauvreté.
La France doit ratifier d'ici fin 2015 le Protocole de l'OIT sur le travail forcé.
Communiqué de l'OIT (612 hits)