La conférence sur le climat va débuter à Paris le 30 novembre prochain. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, veut « conjurer l’échec de Copenhague » même s’il reconnait que parvenir à un accord sera d’une « difficulté extrême ». Toutefois, le conseiller spécial de l’Ifri, Jacques Mistral, rappelle que « des solutions existent », tandis que l’AIE recommande de limiter prioritairement les émissions de CO2 dans le secteur de l’énergie…
La COP21 face à des difficultés structurelles
Pendant que Laurent Fabius critique les lourdeurs des procédures onusiennes, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, juge les négociations sur le climat « inadaptées » à l’urgence de la situation. Néanmoins, le savoir-faire diplomatique du Quai d’Orsay permet de rester optimiste quant à l’issue de la conférence qui aura lieu à Paris cet hiver.
Cependant, une question structurelle doit encore être posée : peut-on vraiment conjuguer une hausse de la consommation énergétique avec une baisse des émissions de CO2 ?
L’AIE veut réduire les émissions du secteur de l’énergie avant 2020
En effet, avec la numérisation de notre économie et la pression démographique mondiale, la plupart des prévisionnistes anticipent une hausse de la consommation énergétique dans les prochaines décennies. C’est pourquoi, dans un rapport publié le 15 juin, l’Agence Internationale de l’Energie estime « indispensable de réduire dès 2020 les émissions du secteur de l'énergie ».
Pour y parvenir, l’agence propose notamment d’assurer les « conditions d'un pic des émissions du secteur énergétique » et plaide aussi pour la mise en place d’un « mécanisme de suivi des avancées constatées dans le secteur ».
L’Ifri rappelle que des solutions existent
Un objectif ambitieux mais qui reste réaliste selon le conseiller de l’Institut Français des Relations Internationales, Jacques Mistral. Dans une tribune au journal Les Echos, ce dernier considère effectivement que « des solutions existent ». En Chine par exemple, le recours à l’industrie nucléaire démontre la possibilité de garantir les approvisionnements énergétiques futurs tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, Pékin consomme toujours beaucoup de charbon diront certains. Seulement là encore, « des solutions existent » ! Ainsi, les centrales ultra-critiques développées par EDF à Fuzhou obtiennent « un rendement [énergétique] de 43 % contre 35 % pour une centrale classique ».