A Porto Alegre, les gouvernements locaux et régionaux s’engagent à renforcer leur voix dans les processus internationaux.
Prés de 200 représentants de gouvernements locaux et régionaux en provenance de 35 pays de tous les continents ont participé aux réunions du Bureau Exécutif de CGLU, organisé du 10 au 12 juin 2015 à Porto Alegre, Brésil, avec un ordre du jour centré sur l’agenda de développement post-2015 et le nouvel agenda urbain.
Les réunions, qui se sont déroulées sur trois jours, avaient pour objectif principal de débattre des stratégies de l’Organisation pour contribuer aux agendas internationaux en cours de négociation : l’agenda de développement post-2015, y compris la Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Addis-Abeba, le nouveau cadre international pour la lutte contre le changement climatique (COP21), et le nouvel agenda urbain d’Habitat III.
Dans son discours d’ouverture, le maire d’Istanbul, Kadir Topba%u015F, a rappelé la grande responsabilité qui nous incombe et a souligné deux critères essentiels pour que la vision des gouvernements locaux et régionaux soit prise en compte dans la construction de l’agenda international, à savoir : assurer l’activité des représentants en lien avec CGLU et la Taskforce Mondiale, en tant que mécanisme d’articulation des gouvernements locaux et régionaux, et travailler à réduire l’écart entre les grands agendas et les nécessités réelles des citoyens.
Les expériences latino-américaines sont l’âme du mouvement municipal mondial
Dans le contexte latino-américain, le Président a évoqué l’esprit participatif de Porto Alegre et a rappelé les liens étroits qui unissent CGLU et la région latino-américaine en soulignant « l’importance de s’assurer que les expériences pertinentes des villes latino-américaines soient reflétées dans l’agenda international. »
Le maire de Porto Alegre, José Fortunati, a mis l’accent sur la solidarité qui doit guider l’agenda des villes dans le cadre international, et sur l’importance d’assurer la lutte contre les inégalités depuis l’échelle locale pour parvenir à un développement mondial.
« Nous devons pouvoir compter sur une présence solide dans toutes les régions, en commençant par l’Amérique Latine. C’est pourquoi il est essentiel que nous nous dotions des espaces nécessaires au débat et à la délibération. »
C’est dans cet esprit que les membres latino-américains de CGLU et leurs réseaux se sont engagés à travailler pour renforcer la présence de cette région au sein de l’Organisation mondiale et ont accepté de mettre en place un mécanisme d’articulation.
Les connaissances accumulées au fil du temps dans la région ont été valorisées par tous les participants comme un bien inestimable qui devrait inspirer et enrichir non seulement les autres régions, mais aussi l’agenda mondial.
Bogotá 2016
Le contenu du 5e Congrès de CGLU et Sommet des dirigeants locaux, qui se tiendra à Bogotá en octobre 2016, a fait l’objet d’un point important de travail de l'agenda du Bureau Exécutif dont les différentes sessions ont été présidées par Ilsur Metshin, maire de Kazan, Fathallah Oualalou, maire de Rabat et Berry Vrbanovic, maire de Kitchener. Le Président a lancé un appel aux membres pour qu’ils se mobilisent et contribuent activement au contenu de l’agenda qui devra formuler la prise de position des gouvernements locaux pour la Conférence Habitat III.
« Les voix locales pour un futur plus humain », thème du Congrès, devront représenter la culmination d’un processus de développement de l’Agenda des gouvernements locaux et régionaux pour le 21e siècle, ainsi que le point de départ de la mise en œuvre de l’agenda de développement post-2015 et du nouvel agenda urbain.
« Rien sur nous sans nous »: l’agenda mondial EST local !
La maire de Montevideo, Ana Oliveira, se faisant écho des maires de la région, a souligné que le nouvel agenda urbain ne pouvait être défini sans les dirigeants locaux, ni les représentants élus, qui sont responsables face à leurs communautés.
L’importance de protéger les biens communs et de défendre les politiques publiques comme garanties d’égalité et d’inclusion face aux intérêts privés, a été soulignée pendant les débats. La solidarité, la culture comme quatrième pilier du développement durable, l’apprentissage entre pairs et le droit à la ville ont été cités comme thèmes essentiels du nouvel agenda urbain basé sur les fondements de la démocratie locale.
De plus, les nouvelles formes de collaboration entre gouvernements centraux et locaux pour réguler les processus d’urbanisation et de métropolisation, l’innovation et le développement économique local, l’accès universel aux services essentiels et la planification urbaine stratégique comptant sur la participation citoyenne sont autant de points qui ont été abordés au cours des débats.
La coopération entre villes, à partir des programmes développés par CGLU et ses membres, a été identifiée comme un instrument de grande importance pour le développement. Ernesto Daniel Chambisse, maire de Xai Xai au Mozambique et Marcio Lacerda, maire de Belo Horizonte et Président du Front National des Maires du Brésil (FNP) ont souligné les riches expériences récoltées entre les villes du Mozambique et du Brésil.
Bâtir l’agenda mondial depuis la base locale a été le fil conducteur des discussions. Répondre aux nécessités de la population est inscrit dans l’ADN des gouvernements locaux et les efforts de CGLU doivent se concentrer sur la façon de faire parvenir ce message jusqu’à la communauté internationale pour influer également sur les politiques nationales à partir du niveau local.
Enzo Lavolta, adjoint au maire de Turin, a souligné l'importance de travailler pour un développement économique local, inclusif et social. Il a rappelé que Turin accueillerait le Troisième Forum mondial sur le développement économique local, dont CGLU est partenaire, avec le PNUD, l’OIT et les membres de CGLU.
Dans ce cadre, le Bureau Exécutif a ratifié l’engagement de CGLU à travailler à la coordination de la Seconde Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux à Quito au moment de la Conférence Habitat III à travers la Taskforce mondiale (Global Taskforce) et en collaboration étroite avec les autres réseaux.
L’agenda du changement climatique : COP 21
L’agenda international sur le climat fait converger les grands défis et les possibles contributions des villes du monde. Les membres de CGLU, à l’invitation de la Coprésidente Anne Hidalgo, maire de Paris, s’engagent à développer des politiques publiques qui contribuent à la mitigation du changement climatique, tout en construisant des villes résilientes. En coopération avec les associations partenaires, l’Organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis contribuera à la formulation des engagements à définir dans le cadre de la COP 21, en commençant par participer activement au Sommet « Climat et Territoires » de Lyon, au Sommet climat de Bogotá et au Sommet des 1000 maires à Paris.
Le maire de Strasbourg et Président de CUF, Roland Ries, a souligné la responsabilité et les opportunités des villes dans l'agenda du climat et a appelé les membres de CGLU à souscrire au compromis de Lyon
« Nous, membres de CGLU, représentant les autorités de plus de 270 000 territoires regroupant les deux tiers de la population mondiale, nous engageons à encourager nos membres à limiter leurs émissions, avec une cible quantitative définie pour chaque territoire en vertu du scénario des 2ºC, en prenant en compte leurs contextes spécifiques et leur niveau de développement, et à condition qu'ils soient soutenus par des moyens adéquats de mise en œuvre et par des cadres appropriés de gouvernance. »
Patrick Klugman, adjoint à la maire de Paris, a assuré que la ville de Paris s’engage à offrir un lieu approprié aux représentants élus locaux, pour faire en sorte que leurs voix soient entendues pendant la COP 21.
Un réseau construit autour de la démocratie locale
La reconnaissance de CGLU comme partenaire stratégique par l’Union européenne a été identifiée par les participants comme une reconnaissance du travail mené à l’échelle mondiale par le mouvement associatif, ce travail même qui est considéré comme un facteur important de renforcement du réseau des réseaux et comme une nécessité pour mûrir et pour élargir le mouvement associatif, inclusif et pluriel, construit autour de la démocratie locale.
L’égalité des genres, et en particulier la représentation paritaire dans les instances statutaires de CGLU, continue d’être un enjeu, comme l’a souligné Fatimetou Abdel Malick, maire de Tevragh Zeina en Mauritanie et présidente du REFELA, le Réseau des Femmes Elues Locales d'Afrique. Des mesures concrètes ont été proposées, notamment la nomination d’un caucus de représentantes femmes au sein du Bureau Exécutif pour veiller à l’augmentation de la représentation d’élues locales dans l’Organisation mondiale.
Solidarité locale internationale
La solidarité avec les gouvernements locaux touchés par les crises, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles ou de situations de conflit, s’érige comme une priorité continue pour CGLU, portée par le travail de ses membres.
Gültan Ki%u015Fanak, maire de Diyarbakir, au nom du Bureau Exécutif a fait part de sa préoccupation quant à la situation des migrants et des populations déplacées dans de nombreuses zones de notre planète et a exprimé la volonté que l’Organisation mondiale assure la promotion d’actions de soutien. La situation au Népal, la crise des réfugiés syriens et l’urgence migratoire en Méditerranée ont été spécifiquement mentionnées comme des questions sur lesquelles les membres définiront des actions futures.
A très bientôt à Kazan!
Ilsur Metshin, Coprésident de CGLU, a invité le Bureau Exécutif à poursuivre ses délibérations en juin 2016 dans sa ville. Le Conseil Mondial 2015 aura lieu à Paris, dans le cadre de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), à l'invitation de la Coprésidente Anne Hidalgo, maire de Paris.
Prochains rendez-vous clés 2015 :
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