Contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies sera une des priorités de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans les années à venir, a déclaré lundi le Directeur général de l'agence, Yukiya Amano.
Dans un discours prononcé devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, à Vienne, au cours duquel il a également fait une mise au point sur l'application des accords de garanties nucléaires en Iran, en Corée du Nord et en Syrie, M. Amano a salué la reconnaissance de l'importance de la science et de la technologie au sein du Programme de développement durable 2030, qui devrait être adopté à la fin du mois à New York.
« L'Agence a depuis de nombreuses années apporté une contribution majeure au développement en rendant la science et la technologie nucléaires disponibles dans des domaines tels que la production alimentaire, la gestion de l'eau et l'agriculture. Notre travail mérite une plus grande reconnaissance », a-t-il dit.
Le Directeur général a insisté sur le rôle primordial que peut jouer l'AIEA afin d'aider les pays à atteindre l'objectif de développement durable visant à réduire d'un tiers les décès liés au cancer dans les 15 prochaines années.
« Je crois que c'est un objectif réalisable à condition qu'il y ait de solides partenariats entre les organisations internationales concernées », a-t-il affirmé, notant que, grâce à sa coopération technique et ses programmes de santé humaine, l'AIEA « bénéficie d'une longue tradition de soutien des États membres dans le développement de leur capacité et infrastructures pour le contrôle du cancer ».
Concernant les accords de garanties nucléaires, M. Amano a exprimé sa préoccupation à propos de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), soulignant que l'Agence reste dans l'incapacité d'entreprendre les vérifications nécessaires concernant le programme nucléaire du pays.
Le Directeur général a toutefois précisé que l'utilisation de l'imagerie par satellite avait permis à l'AIEA d'observer la conduite d'activités de construction à Yongbyon, en accord, semblerait-il, avec les propres déclarations du pays sur le développement de ses capacités nucléaires.
« Je demande à la RPDC de respecter pleinement ses obligations, de coopérer sans délai avec l'Agence et de résoudre toutes les questions en suspens », a-t-il appelé.
M. Amano a par ailleurs indiqué que l'Agence a continué de vérifier le non-détournement de matières nucléaires déclarées par l'Iran en vertu de son accord de garanties. Il n'a, en revanche, pas été en mesure de donner des assurances crédibles sur l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran et, par conséquent, de conclure que toutes les matières nucléaires en Iran sont utilisées uniquement à des fins pacifiques.
Sur ce sujet, il a également rappelé que, dans une résolution adoptée à l'unanimité le 20 juillet 2015, le Conseil de sécurité des Nations Unies lui avait demandé « de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la vérification et le contrôle du respect par la République islamique d'Iran de ses engagements en matière nucléaire ».
Cette résolution faisait suite à l'annonce, le 14 juillet dernier, par l'Iran et un groupe composé de six nations (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), de la signature d'un Plan d'action global conjoint (JCPOA), dont les termes limitent sensiblement la capacité de l'Iran à enrichir de l'uranium durant les dix prochaines années, en échange d'une levée des sanctions internationales pétrolières et financières affectant le pays.
Le Directeur général a également salué le fait que l'Iran mettrait en œuvre le Protocole additionnel à son accord de garanties signé avec l'Agence.
« Cela donnera à l'Agence un plus grand accès à l'information et aux sites en Iran », a-t-il salué. « La mise en œuvre du protocole additionnel est une condition essentielle pour que l'Agence soit en mesure de fournir, en temps opportun, des assurances crédibles sur l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran ».
Abordant par ailleurs la question de l'application des garanties nucléaires en Syrie, M. Amano a exhorté le pays à « coopérer pleinement avec l'AIEA sur toutes les questions en suspens ».
Communiqué de l'ONU (748 hits)