Alors que l’actualité est marquée par l’augmentation des mouvements de populations cherchant à rejoindre les pays d’Europe dont la France, les situations tragiques que vivent ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en provenance de Syrie, d'Érythrée, d’Irak et d’autres pays en crise appellent à remettre les droits humains au cœur de l’action politique. Comme dans toutes les situations d’urgence humanitaire, les enfants et les jeunes sont particulièrement vulnérables à l’instabilité et à la violence qui accompagnent les déplacements de populations.
Parmi les réponses que les Etats européens peuvent apporter aux arrivants, l’éducation doit être une priorité, pour soutenir les générations de jeunes qui, en détresse aujourd’hui, contribueront demain à reconstruire leurs pays. Dans le monde, selon les estimations du Haut-Commissariat pour les Réfugiés, seul un enfant réfugié sur deux peut aller à l’école primaire, et un sur quatre fréquente l’école secondaire. Pourtant, « le droit d’accéder à l’éducation, y compris aux loisirs, doit être garanti même dans les situations de crises. Dans les situations d’urgence, qu’elles soient dues à l’homme ou aux éléments naturels, l’éducation présente de nombreux intérêts. Elle joue un rôle essentiel dans la normalisation de la situation de l’enfant et réduit au minimum les tensions psychosociales subies lorsque les situations d’urgence ont pour effet de déstabiliser de façon soudaine et violente la famille immédiate et l’environnement social de l’enfant. Elle est essentielle pour aider les enfants à faire face à l’avenir avec une confiance et une efficacité accrues. »*
L’éducation fait partie de ces droits fondamentaux que la France et d’autres Etats se sont engagés à défendre. Elle est un levier pour la réalisation d’autres droits, et un facteur clef du bien-être des individus et de leur participation à la société. Que ce soit en France, en Europe, ou dans tout pays dans lequel des populations déplacées transitent ou s'établissent, aucune politique d'accueil ne saurait être durable sans intégrer une composante forte d’accès à l’école et à l’éducation pour toutes et tous.
Nous ne minimisons pas les difficultés de la prise en charge de groupes de population importants par les structures administratives de notre pays ou d'ailleurs. Les besoins sont énormes et y répondre en plaçant la dignité humaine et les droits au centre de l’action demande de la mobilisation et de l’organisation. C’est pourquoi nous appelons à penser l’accueil des réfugiés dans sa globalité, en concertation avec tous les acteurs pertinents, et en intégrant l’accès aux services essentiels, en particulier l’éducation, dès les premières étapes de sa mise en œuvre.
* recommandation UNICEF/UNESCO
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