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Bulletin bimestriel - Changements Climatiques : des choix à faire au Québec et au Canada


Par Denis Plante

Contexte actuel

Dans la foulée de la Conférence de Paris (COP-21) de décembre dernier, les citoyens du Québec et du Canada sont témoins d’une activité grandissante touchant les politiques gouvernementales, les projets d’entreprises et les revendications citoyennes. Il s’agit de prendre en compte les objectifs de la récente conférence internationale et de mettre en œuvre des engagements et des solutions visant la lutte aux changements climatiques et de l’utilisation rationnelle et mesurée de nos ressources. 

Les gouvernements canadien et québécois : un changement de cap s’impose

 Durant une décennie, le gouvernement conservateur canadien, de 2006 à 2015, n’a jamais vraiment témoigné d’un intérêt conséquent pour la lutte aux changements climatiques. Il a même pris la décision de retirer l’appui du pays aux Accords de Kyoto. La récente conférence des Premiers ministres du Canada (fédéral et provinciaux) sur les changements climatiques indiquent, au contraire, une volonté de changer le cours des choses en se fixant comme objectif d’établir un prix dit carbone (crédits d’émissions et d’échanges, taxes), et ce, dans le cadre d’efforts et de mesures différenciées selon les régions (infrastructures). Un premier pas a été franchi et le soutien d’un grand nombre d’entreprises, sauf du pétrole, et d’organisations citoyennes renforcent cette détermination à établir un plan pancanadien concret et réalisable.

 Pendant ce temps, les citoyens québécois attendent avec impatience la future politique dite des hydrocarbures qu’envisage leur gouvernement. Le débat est lancé, à nouveau, sur la place publique quant à l’exploitation et l’utilisation des hydrocarbures au Québec (gaz et pétrole). Le projet Énergie Est prévoyant, sur près de 700 kilomètres, le transport de pétrole, par oléoduc, des sables bitumineux de l’ouest canadien porte nombre de citoyens à se questionner sur que doit être la vision stratégique à privilégier. Les ressources importantes (hydro-électricité, éolien et de biomasse de la forêt) en énergie renouvelable qu’on retrouve au Québec devraient permettre d’envisager de s’éloigner des énergies fossiles. Des choix déterminants seront donc faits en 2016 et Gaïa Presse sera témoin de cette problématique.

Entreprises privées et sociétés publiques : concertation et innovations

Les entreprises, privées publiques et coopératives, deviennent de plus en conscients de la lutte aux changements climatiques et de l’importance d’utiliser de façon optimale leurs ressources. Il en va, non seulement de leur image, mais de leur productivité et de leurs parts de marché. Gaïa Presse en a fait part au cours des dernières semaines.

Des coalitions d’entreprises, de syndicats, de peuples autochtones et d’organisations environnementales visant une prospérité dite durable par la recherche scientifique et l’innovation technologiques ont été mises sur pied. Au Canada, IntelliProspérité se fixe comme objectif le développement de secteurs de pointe et la création de nouveaux emplois. Au Québec, SWICH (Alliance pour une économie verte) souhaite contribuer à la cohérence des efforts de toutes les parties prenantes, incluant les politiques gouvernementales.

D’autre part, certaines entreprises et sociétés publiques font preuve de leadership en intégrant dans leurs plans de développement ou leurs processus de production des projets innovateurs. La capture du carbone par enzymes, usine de biométhanisation dans une municipalité et développement de la voiture électrique par Hydro-Québec constituent des initiatives exemplaires pouvant bénéficier du soutien du Fonds Vert du Québec (marché du carbone et redevances sur l’eau et les hydrocarbures). À ce titre, le prochain Salon des technologies environnementales du Québec demeure une vitrine pour les entreprises désireuses de s’engager dans cette voie.

Société civile : des organisations environnementales actives et résolues

À l’occasion de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, les organisations environnementales québécoises et canadiennes se sont coalisées afin de former un front de commun de revendications. L’objectif visé était d’exercer une influence constructive sur la prise de décision du sommet. Depuis le début de cette année 2016, ils ont poursuivi leur travail tant sur le terrain politique (projet d’oléoduc pancanadien visant l’exportation de pétrole) que sur des actions de sensibilisation et de formation auprès des citoyens (électrification de transports, gestion des matières résiduelles, projets de verdissement en milieu urbain). De même et dans ce sens, il faut signaler que l’Université de Sherbrooke au Québec a obtenu la désignation de Campus durable, une première québécoise et canadienne pour une université francophone.

Source : GaïaPresse 

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