A la Réunion, la mangue peut se cultiver aujourd’hui sans aucun insecticide et le chouchou devient bio ! Entretien avec Jean-Philippe Deguine, chercheur au Cirad, à l’initiative des projets en protection agro-écologique des cultures Biophyto et Gamour qui ont permis d’aboutir à ces résultats. Il était invité par le ministre de l’Agriculture à les présenter à Paris au Colloque sur la loi d'avenir pour l’agriculture.
Les deux projets, Biophyto et Gamour, ont permis des progrès spectaculaires en termes d’intégration des pratiques agro-écologiques à la Réunion. Qu’est-ce que cette expérience a changé sur le terrain ?
Jean-Philippe Deguine : L’expérience réunionnaise a réuni un grand nombre de partenaires agricoles avec, au 1er rang, des producteurs pionniers. Les pratiques agro-écologiques développées par l’intermédiaire du projet Biophyto, centré sur la culture de la mangue, ont été adoptées par quinze producteurs réunionnais. Ceux-ci ont réduit leur coût de production de 40 %, notamment par une baisse drastique des traitements phytosanitaires qui sont aujourd’hui peu nombreux, sinon quasi inexistants. Le projet Gamour a, lui, concerné les cultures de cucurbitacées. Les résultats sont tout aussi visibles. Pour ce qui est du chouchou, la majorité des surfaces sont aujourd’hui cultivées selon les critères de l’Agriculture Biologique. L’évolution est plus lente pour la culture des citrouilles, courgettes et concombres...
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