« Femme nous sommes, ce n'est pas un qualificatif parmi d'autres, c'est notre définition sociale. Folles qui croyons que ce n'est qu'un trait physique, une “différence” – et qu'à partir de ce “donné” de multiples possibilités nous seraient ouvertes. Or ce n'est pas un donné, c'est un fabriqué auquel on nous signifie sans cesse de nous tenir. Ce n'est pas le début d'un processus (un “départ”, comme nous le croyons), c'en est la fin, c'est une clôture. »
Rassemblant des essais et des articles écrits entre 1978 et 1993, ce livre précurseur analyse les rapports de domination en démontrant que leurs formes matérielles sont inextricablement liées à leurs formes idéelles – à la manière dont la pensée scientifique ou théorique, le « sens commun », l'idéologie les valident ou les justifient. Le servage, l'esclavage et ce que, la première, Colette Guillaumin a nommé sexage, reposent sur une appropriation rendue possible par l'établissement de catégories prétendument naturelles qui font des dominé-es « des choses dans la pensée elle-même ».
Colette Guillaumin. Sexe, race et pratique du pouvoir. L'idée de nature.
Format: 15,5 x 20 cm – 240 p. – ISBN 979-10-90062-31-3 – Prix: 18,00 €