Extrait de la publication de Maïa Dereva sur le site de la P2P foundation (06/05/16 sous licence CC BY SA 3.0)
En France, le thème des « communs » comme possible structuration de la société réémerge graduellement depuis les années 90 et des livres en français sont publiés depuis les années 2000.
Le réseau étant essentiellement composé de représentants de communs informationnels, cette question est restée longtemps confinée au champ du numérique pour s’étendre de plus en plus ces dernières années et concerner des domaines comme les jardins partagés, les coopératives alimentaires ou les communs naturels (eau, énergie,…). Peu à peu, les pratiques ont évolué pour s’ancrer dans le coopératif et le contributif et ont trouvé un prolongement naturel évident dans le terme de « commun ».
Des événements clairement identifiés comme relatifs aux communs ont commencé à être organisés dès 2009 (« Brest en communs« ) pour essaimer en 2013 dans 5 pays avec 200 événements via l’événement francophone intitulé « Villes en Biens Communs » porté par 25 associations du réseau. La même année, Michel Bauwens a popularisé le concept de « Chambre des communs » proposé par David Ronfeldt en 2012 et l’a rapidement assorti du concept d' »Assemblée des Communs » dans un appel imaginant les « étapes suivantes » pour les réseaux P2P et les communs.
Des collectifs motivés ont fait avancer l’idée, comme celui de Toulouse qui a invité Michel Bauwens à venir parler de l’assemblée des communs sur place. Après un nouveau point d’orgue lors du « Forum des usages Coopératifs » de 2014, puis le festival auto-organisé « Le temps des Communs » en octobre 2015 qui a vu émerger 344 événements avec l’appui logistique de l’association VECAM, l’idée de fédérer les communs sous la forme d’assemblées pérennes était mûre.
Après ce festival, plusieurs assemblées des communs ont donc commencé à émerger explicitement à Lille, Toulouse, Brest, Rennes et d’autres grandes villes françaises. A ce stade, les assemblées sont toutes à l’état de préfiguration et que chacune d’elle est en train d’inventer son propre mode opératoire en tant que structure informelle. Pour le moment, la plupart ne se sont réunies qu’une ou deux fois seulement. Pourtant, elles disposent déjà d’un wiki pour documenter et échanger leurs pratiques, et d’un site internet pour communiquer vers l’extérieur.
L’objectif de ces assemblées est d’abord d’être un forum d’échanges d’expériences et de favoriser la rencontre des commoners. Elles souhaitent également promouvoir la mise en place d’une économie éthique qui pourrait créer des moyens de subsistance autour des communs. Elles essayent d’identifier et de développer les communs en les cartographiant et en créant du réseau.
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