L’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) vient de publier l’étude : L’économie collaborative, réservoir d’innovations pour le développement durable. Elle montre que l’économie collaborative n’est pas toujours à la hauteur de ses promesses écologiques.
RESUME
L’économie collaborative est au cœur de nombreux débats : concurrence déloyale, fraude à l’impôt, précarisation de l’emploi. La manière de réguler l’économie collaborative est une question clé, dont les pouvoirs publics se sont saisis. Deux autres questions sont tout aussi importantes. L’économie collaborative apporte-t-elle de nouvelles solutions à des enjeux collectifs de développement durable comme la prévention des déchets, la mobilité, l’énergie ? Le cas échéant, quel peut être le rôle joué par les décideurs publics pour soutenir les initiatives « d’intérêt général » ? Telles sont les questions centrales auxquelles le projet Pionniers du Collaboratif (PICO) tente de répondre.
Le projet PICO a pour objectif de clarifier ce qu’est l’économie collaborative et la place des enjeux environnementaux et sociaux chez ses acteurs; étudier ses impacts environnementaux et sociaux; apporter des pistes d’action pour les pouvoirs publics qui voudraient mettre l’économie collaborative au service du développement durable.
MESSAGES CLÉS
Lutter contre l’obsolescence, réduire les déchets, construire du lien social sont des motivations fortes chez certains théoriciens de l’économie collaborative, chez certains entrepreneurs, et chez les usagers de certaines plateformes.
L’étude approfondie de cinq plateformes d’échange entre particuliers laisse penser qu’elles réduisent la quantité de déchets, mais elles doivent faire face à de multiples « effets rebonds » ; le caractère local des échanges est crucial pour réduire les déplacements et garantir un bilan environnemental positif. Si des plateformes locales renforcent les liens sociaux préexistant, dans d’autre cas la rencontre est perçue comme une contrainte.
Certains projets de l’économie collaborative apportent de nouvelles solutions au développement durable, mais sont confrontés à des enjeux de développement et à des difficultés pour travailler avec les pouvoirs publics. Ces difficultés tiennent au fonctionnement en silos des administrations ou à la concurrence entre les nouvelles pratiques et des pratiques plus anciennes.
Si les innovateurs reçoivent dans certains territoires un bon soutien public à leur démarrage (accès à un réseau d’acteurs, financement, incubateurs), l’aide à la communication reste défaillante et ils peinent à nouer des partenariats renforcés : intégration de leurs plateformes sur les sites web des pouvoirs publics, expérimentation, prestation de service public.
Source: Extrait L’économie collaborative, réservoir d’innovations pour le développement durable, 29 juin 2016
Article sélectionné par le CIRIDD en collaboration avec la cellule veille ARDI
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