On s'en doutait depuis quelque temps. Nos lenternes sont maintenant éclairées. Il n'y a plus de doute il faut agir pour sauver les scolaires burkinabé victimes de la cupidité des exploitants du tabac. D'apès l'association Afrique Contre le Tabac (ACONTA, les industries du tabac ciblent les écoliers du Burkina. Une enquête réalisée dans 16 établissements scolaires du Burkina le prouve aisément.
L’industrie du tabac au Burkina a mis le grappin sur les élèves burkinabè. Elle «continue de cibler les enfants car elle est plus préoccupée par les bénéfices que la par la santé de ces enfants », a déclaré le responsable de l'association.
Cette investigation, qui a porté sur un échantillon de 16 établissements scolaires de Ouagadougou, a démontré, que l’industrie utilise de « multiples stratégies », notamment le marketing, la publicité et la promotion du tabac autour des écoles afin d’inciter les enfants à fumer et à favoriser leur dépendance au tabac.
Des chiffres
Ainsi, 148 points de vente de tabac (mobiles, épiceries et kiosques) ont été recensés dans un rayon de 100 mètres autour de ces écoles, soit une moyenne de 9 points de vente par établissement scolaire.
Les stratégies de l’industrie du tabac portent aussi sur la publicité autour des écoles et des épiceries. Ainsi, le rapport indique que 75% des écoles enquêtées ont autour d’elles des épiceries ayant des publicités du tabac sur leurs portes et fenêtres, 63% en ont sur les murs et les bâtiments et 69% utilisent des parasols comportant les logos et autres symboles de publicité du tabac.
Cette publicité concerne aussi les formes de promotion du tabac dans les épiceries, notamment à travers l’exposition des produits du tabac sur (100%) ou derrière les comptoirs (88%), de même que l’exposition avec des produits non tabagiques.
Appliquer la loi
Le rapport de l’enquête note, enfin, l’absence de la signalisation « vente interdite aux mineurs » dans les différents points de vente enquêtés.
Les animateurs de la conférence de presse
Autant « d’agressivité » qui ont poussé ACONTA et ses partenaires, notamment l’Alliance contre le tabac en Afrique (ATCA), à formuler des recommandations, qui consistent en général à un appel à faire appliquer les textes.
« Beaucoup ne connaissent pas les textes », confirme en effet Ismaël Yaméogo, point focal du comité anti-tabac au Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.
Salif Nikiéma recommande alors, entre autres, d’interdire la vente des produits de tabac autour des établissements scolaires, interdire cette vente aux jeunes de moins de 18 ans, interdire toutes formes de publicité, promotion et parrainage de l’industrie du tabac au Burkina, prévenir l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de lutte contre le tabagisme et enfin, appliquer, dans toute sa plénitude, la loi anti-tabac adoptée en 2010.
Ismaël Yaméogo ajoute la sensibilisation des responsables d’établissements scolaires. Il est convaincu, avec les tenants d’ACONTA, que la victoire contre le phénomène commencera par les enfants. « Eduque l’enfant dès le bas âge car il grandira et il s’en souviendra », a-t-il rappelé.
Abdou ZOURE
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