Par Jamal Saghir, directeur du développement durable pour la région Afrique.
Les pays côtiers africains et les Petits États insulaires en développement (PEID) s’appuient fortement sur la pêche et les emplois associés, mais ces moyens de subsistance sont tous menacés par le déclin des stocks halieutiques. L’érosion du littoral et la perte d’habitat côtier ont eu des effets néfastes sur les communautés pauvres du littoral, les plus vulnérables au changement climatique alors qu’elles ont si peu contribué au dérèglement du climat. Le nombre de tempêtes, d’inondations et de périodes de sécheresse n’a jamais été aussi élevé dans le passé.
Dans de nombreux pays africains, l’économie bleue représente un quart de la totalité des recettes et un tiers des revenus à l’exportation. Et plus la population côtière croît, plus la surpêche, la pêche illégale, la pollution et le développement non durable du tourisme dégradent la biodiversité marine et côtière, et creusent la pauvreté.
Aujourd’hui, cependant, dans la foulée de mon voyage à Maurice—merveilleuse nation insulaire qui a vu 11 pour cent de son littoral s’évaporer ces dernières décennies à cause d’une érosion sévère—, je veux vous dire pourquoi je reste optimiste. Pourquoi j’ai une lueur d’espoir.
Nous le savons tous, ce n’est pas tous les jours que des gouvernements, des partenaires au développement et des membres du secteur privé parlent d’une même voix. Eh bien, cela vient juste de se produire à la Conférence ministérielle africaine sur les économies bleues et le changement climatique, qui a été accueillie par le gouvernement de Maurice en vue de la COP22.
S’inspirant de la dynamique de la COP21 et du Business Plan pour le climat en Afrique (BPCA), le continent africain élève la voix pour protéger les actifs et les ressources innombrables des pays côtiers et des états insulaires tout en construisant une économie bleue intelligente face au climat. Il sera sans doute difficile de concilier les deux, mais pas impossible. Nous venons de franchir une étape supplémentaire vers la COP22.
Une semaine avant la Conférence, les gouvernements du Kenya et du Japon, la GIZ, AU-IBAR et la Banque mondiale ont organisé l’événement « Adopter une économie bleue pour un développement accéléré de l’Afrique », en marge de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI) à Nairobi, Kenya. Plus de 200 participants représentant six secrétaires de cabinet, des gouverneurs et des principaux secrétaires d’État du Kenya, des ministres du Liberia, de Sierra Leone et Ouganda, les ambassadeurs d’Inde et des États-Unis au Kenya, des représentants de l’AU-IBAR, la Commission économique pour l’Afrique (CEA), l’Union européenne, l’Allemagne, le Japon, des ONG, des médias et des institutions universitaires et de recherche, ont participé à cette rencontre d’une journée. Cet événement a permis de sensibiliser les participants à l’importance de l’économie bleue pour la croissance, la création d’emploi et la réduction de la pauvreté. Et plus important encore, il a montré un fort engagement politique des gouvernements africains en faveur du développement d’une économie bleue solide et durable en Afrique.
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Source : Banque Mondiale
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