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Le Sommet des Consciences pour le climat lance l'Appel de Fès


Réunis, ce jeudi 3 novembre 2016 à Fès, capitale spirituelle et scientifique du Royaume du Maroc, inspirés par son histoire millénaire et son patrimoine civilisationnel, humaniste et de vivre-ensemble, participant au Sommet des Consciences pour le climat et l’avenir sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et à l’invitation du Conseil économique, social et environnemental du Maroc et de la Rabita  Mohammédia des Oulémas,

Nous, femmes et hommes de bonne volonté, venant de divers horizons spirituels, religieux et scientifiques de par le monde,

Présentons nos vifs remerciements et notre gratitude :

  • Au Commandeur des Croyants, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour avoir placé, sous Son Haut patronage, notre Sommet, pour l’accueil et la Présidence, à Marrakech, de la CoP 22 et pour toutes les initiatives lancées et soutenues par Sa Majesté le Roi en vue de réussir la transition écologique face au changement climatique.

 

Nous félicitons de :

  • L’entrée en vigueur, le 4 novembre 2016, de l’Accord de Paris pour le climat ;
  • L’engagement des Parties d’assurer la complémentarité nécessaire, à travers leurs contributions nationales déterminées (NDC) pour limiter le réchauffement climatique à 1.5 °C ;
  • La transition, depuis 2015, vers un modèle de développement décarboné à terme, à travers, outre l’Accord de Paris sur le climat, la mise en place d’un nouveau mécanisme mondial de partenariat pour le développement durable avec l’adoption des objectifs de développement durable à horizon 2030, l’élaboration d’un cadre pour limiter les risques des catastrophes naturelles à Sydney et d’un programme d’action pour le financement du développement à Addis-Abeba, et la ratification, à Kigali, de l’accord des Parties engagées dans le Protocole de Montréal pour lutter contre le réchauffement climatique ainsi que de l’Accord de Montréal sur La diminution des émissions de gaz à effet de serre dans l’aviation civile ;
  • L’initiative fondatrice de tenir un Sommet des Consciences pour le climat, le 21 juillet 2015 à Paris et toutes les initiatives et les appels provenant de diverses religions et croyances et organisations ayant conscience de la nécessité de faire appel aux valeurs spirituelles et éthiques pour faire face aux défis climatiques ;
  • La contribution de haut niveau des institutions religieuses et culturelles, ainsi que celle des acteurs scientifiques, philosophiques, des droits, environnementaux et artistiques qui prennent part à ce Sommet, mobilisant l’intelligence collective pour un dialogue ouvert et positif fondé sur les valeurs partagées.

Recommandons de :

  • Considérer les changements climatiques en tant que menace majeure pour le vivre-ensemble, la paix dans le monde, l’avenir de l’humanité et la vie sur Terre ;
  • Faire appel au dialogue des religions, des croyances et des cultures pour renforcer la conscience et la responsabilité des citoyens et des peuples du monde vis-à-vis de l’environnement à travers une nouvelle éthique fondée sur la responsabilité environnementale et climatique ;
  • Mettre en place des chaires universitaires et de recherche spécialisées dans l’étude du rapport des religions et des civilisations au climat ;
  • Lancer une dynamique intergénérationnelle pour transmettre,  notamment aux enfants et aux jeunes, les héritages ancestraux en rapport avec les valeurs, la tolérance et les bonnes pratiques écologiques dans les lieux de culte, d’enseignement, artistiques, médiatiques ainsi qu’à travers les applications numériques ; legs transformés en expertises, en compétences et en innovations pour contribuer à assurer un changement des comportements individuels et collectifs et rompre progressivement avec les habitudes de consommation excessive et irresponsable ;
  • Faire converger toutes les consciences, fortes de leur diversité et de leurs spécificités, en vue d’élaborer une plateforme pour une conscience climatique universelle, basée sur les valeurs partagées de l’expérience humaine avec tous ses capitaux spirituels, affectifs, scientifiques et culturels, et la traduire en actions et initiatives permettant de mobiliser les volontés et les énergies à grande échelle pour faire face à « la crise de l’excès » ;
  • Renforcer la résilience des consciences en capitalisant sur le patrimoine humaniste commun et sur la convergence à travers l’écoute, le dialogue et l’échange en faisant appel au devoir de l’unité de l’humanité, à l’élévation de l’aimance et de la compassion entre les êtres et pour la nature, à la tolérance et à la solidarité spirituelle et culturelle comme condition pour relever les défis du vivre-ensemble sur notre planète Terre ;
  • Soutenir l’initiative de l’UNESCO visant à préserver, à consolider et à valoriser les connaissances, les pratiques et les expressions traditionnelles locales, en lien avec la dimension écologique, en les intégrant au patrimoine culturel universel ;
  • Créer un réseau mondial d’organisations et d’initiatives dans le domaine du dialogue interreligieux et interculturel sur le climat  et charger le Conseil économique, social et environnemental du Royaume du Maroc, en collaboration avec la Rabita Mohammédia des Oulémas, d’assurer la coordination pour en élaborer la plateforme et mettre en place ce réseau ;
  • Elaborer une « Theo-Green-Map » ; base de données interactive intégrant les initiatives religieuses en lien avec l’environnement et le climat, et facilitant le partage et l’accès libre aux informations et expériences philosophiques et religieuses au profit de l’environnement en vue d’aboutir à une connaissance universelle en vue d’enrichir l’agenda des solutions et des alternatives climatiques ;
  • Mettre en place l’« Observatoire de l’Appel de Fès pour la Conscience Climatique Universelle » chargé du suivi de la conscience climatique à travers un état des lieux régulier, basé sur des indicateurs pertinents et précis, et notamment l’évolution des valeurs, du comportement et du style de vie des citoyennes et des citoyens ainsi que des différents acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux en relation avec la préservation des équilibres environnementaux et climatiques ;
  • Adopter un comportement éco-responsable dans la construction et la gestion des lieux de culte et des espaces culturels et créatifs à travers l’investissement durable, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’économie de l’eau tout en préservant les écosystèmes environnants.

Appelons la COP 22 de Marrakech, Présidence et Parties, à :

  • Faire de la COP 22, le point de départ d’une nouvelle ère dans laquelle la conscience climatique volontariste est reconnue en tant que facteur déterminant dans notre relation avec la Terre pour rompre avec :
    • Les habitudes de consommation excessives et destructrices des ressources ;
    • Les comportements négatifs et attentistes, qui ne contribuent pas à la préservation de notre planète, de l’humanité et de toutes les autres espèces ;
    • Toutes formes d’égoïsme, de gaspillage et d’indifférence avant qu’il ne soit trop tard.
  • Faire appel aux croyances, à la spiritualité ainsi qu’aux valeurs de responsabilité et de durabilité issues de notre patrimoine spirituel commun dans l’élaboration et la mise en œuvre des orientations et des mesures qui seront adoptées à l’occasion de la CoP 22 ;
  • Impliquer les représentants des institutions religieuses et culturelles ainsi que les acteurs en lien avec les droits, l’écologie et l’éducation, en vue de contribuer à la mise en œuvre des décisions et des programmes relatifs à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique ;
  • Intégrer le développement humain et le développement durable dans les contributions et engagements nationaux des parties (NDC) pour assurer des conditions de vie décentes aux populations sur leurs propres lieux de vie à travers notamment, outre les infrastructures, la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, et la lutte contre la migration climatique ;
  • S’assurer de l’intégrité de la production des sciences du climat et veiller, dans le cadre de l’équité climatique, à rattraper le déficit en matière de données et de connaissances scientifiques sur les effets des déséquilibres climatiques concernant les pays pauvres et les États insulaires menacées de disparition, ainsi que les espaces terrestres et marins les plus vulnérables ;
  • Faciliter l’accès des pays du Sud aux résultats de la recherche, du développement et de l’innovation climatiques à travers le transfert de technologies et le renforcement des compétences ;
  • Œuvrer à organiser, annuellement dans le cadre des activités de chaque CoP, une Conférence des Consciences pour le climat (COC) avec la participation des leaders religieux, spirituels, philosophiques et culturels dans le monde en vue de nous guider vers un avenir meilleur pour notre planète et toutes les espèces qui l’habitent.

Fait à Fès, le 3 Safar de l’an 1438 correspondant au 3 novembre 2016

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[CdP22-climat]

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