Cette année a été palpitante pour l’action climatique. L’accord de Paris est entré en vigueur ce vendredi. Les gaz HFC font leur sortie. Les secteurs des transports maritimes et de l’aviation ont commencé à réduire leurs émissions. Tous ces succès faisant échos dans les salles de la COP, il n’y a pas meilleur moment pour un discours d’encouragement.
Mais notre plus grande rivale est juste là et ne pouvons pas nous offrir un break. 2016 est partie pour être l’année à plus chaude jamais enregistrée, avec un El Niño catastrophique et le blanchiment massif des coraux en zone tropicale. Les concentrations atmosphériques de CO2 ont atteint le dangereux palier des 400ppm et continuent d’augmenter.
Si les contributions nationales (INDCs) déposées en 2015 ont courbé la trajectoire des émissions, nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Le rapport sur les émissions de l’UNEP montre que nous allons toujours vers un réchauffement de 3,4°C pour 2100. Les émissions en 2030 seront donc toujours 25% trop élevées pour l’objectif de 2°C.
Pour ECO, Marrakech devrait être un point de départ pour le renforcement de l’ambition des pays, aligné sur 1,5°C et les objectifs de long terme nationaux.
Les dialogues facilitateurs en 2016 et 2018, et le premier bilan en 2023, sont des mécanismes construits pour constater les progrès et rehausser l’ambition. Ce sont eux les points d’action. La COP22 devrait miser sur cela pour conclure avec brio les consultations de 2016 et définir les processus pour les modalités des consultations de 2018. Ce serait une vraie stratégie d’équipe.
Alors que nous travaillons sur l’amélioration des contributions nationales, le temps commence à manquer pour rester sous la barre des 1,5°C. Davantage d’action pré-2020 est crucial. Tout le monde doit contribuer via l’Agenda de l’Action et la révision des TEP (technical examination process). Dans le contexte de la feuille de route des 100 milliards de dollars, le financement de l’adaptation à long terme et la redevabilité de la finance climat sont d’autres points clefs à approfondir. Il est essentiel de trouver un équilibre réel entre les dépenses pour l’atténuation et l’adaptation - ainsi que les moyens pour financer les pertes et dommages – pour faire avancer l’agenda de la finance climat.
En effet, le Mécanisme International de Varsovie sur les pertes et dommages sera évalué pour la première fois et cela donne l’opportunité aux pays de le renforcer et de lui donner du corps, financièrement.
Enfin, en raison de la rapidité de son entrée en vigueur, les pays ont besoin de temps pour finaliser la plupart des décisions. Pour pouvoir réellement profiter d’une entrée en vigueur précoce, les règles de mise en oeuvre doivent être finalisées d’ici à 2018.
La COP22 doit construire sur les succès de 2015 en produisant un agenda ambitieux pour les contributions nationales, l’action pré-2020, le MIV, afin d’assurer un futur à 1,5°C.
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