Mirova, Natixis Asset Management et trois autres investisseurs - l’Erafp, l’Ircantec et Prefon - sont à la tête d’un groupe d’investissement à l’initiative d’une déclaration dénonçant les activités d’exploration pétrolières et gazières dans l’Arctique. Cette déclaration réunit 19 signataires au total, dont Actiam, Axa Group, Bank J. Safra-Sarasin, BNP Paribas Investment Partners, Boston Common, Church of Sweden, Danske Capital, EdenTree, Friends Fiduciary Corporation, Nei Investments, Pax World Mutual Funds, Skandia, Trillium Asset Management et Zevin Asset Management. Les actifs sous gestion de ces investisseurs s’élèvent à plus de 5000 milliards d’euros.
Cette déclaration s’adresse aux sociétés pétrolières et gazières actives dans la région ainsi qu’aux membres du Conseil de l’Arctique. C’est un appel urgent à la protection de la zone contre les activités d’exploration pétrolière, ainsi qu’au respect des engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique dans cette région particulièrement riche en hydrocarbures.
Philippe Zaouati, Directeur général de Mirova, commente cette initiative : « Nous sommes extrêmement fiers de mener cette action, qui représente un engagement fort de la part des investisseurs internationaux. L’ensemble des signataires appellent au respect des engagements pris en matière de lutte contre le changement climatique. A la veille du Climate Finance Day de Casablanca, nous souhaitons que les entreprises et les responsables politiques fassent de la question de l’Arctique une priorité, et qu’ils recherchent des solutions pour une meilleure protection de la région. »
La déclaration sera envoyée aux Etats membres du Conseil de l’Arctique, ainsi qu’aux participants permanents et aux observateurs de ce Conseil. Les signataires demandent un moratoire à durée indéterminée sur toutes les activités pétrolières et gazières dans les hautes mers arctiques. Ce sont en effet les seules zones de l’océan Arctique qui ne dépendent d’aucune souveraineté nationale. De plus, les investisseurs demandent à ce que les territoires souverains de l’Arctique et les Etats membres du Conseil tiennent compte des engagements nationaux de lutte contre le changement climatique avant de délivrer des licences d’exploitation ou d’en prolonger. Ils demandent également aux Etats d’appliquer des critères communs plus stricts, pour que seules les entreprises présentant des risques opérationnels minimaux reçoivent des autorisations, et que les populations autochtones participent davantage au processus d’approbation des projets.
Les investisseurs plaident également en faveur d’un moratoire volontaire des entreprises pétrolières et gazières susceptibles de mener des activités de forage dans les mers gelées de l’Arctique, du fait des incertitudes technologiques qui entourent aujourd’hui les mécanismes de récupération du pétrole. De plus, ils souhaitent que les entreprises pétrolières s’abstiennent d’explorer les zones qualifiées « de haute importance écologique » par le Conseil de l’Arctique, et ce quelles que soient leurs autorisations légales, en vertu du principe de précaution. Enfin, ils appellent les entreprises pétrolières à rendre publiques leurs licences pour cette région, c’est-à-dire à dévoiler leurs zones d’exploitation, l’échéance de ces licences et leurs intentions de les prolonger ou non, pour ainsi s’aligner avec leurs engagements plus larges de lutte contre le changement climatique.
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